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Si vous en avez marre de vos débats sur votre identité nationale, voici quelques tuyaux pour mieux appréhender la nôtre...
Belgicismes et expressions bruxelloises
(Origine inconnue)
A-FOND : "Cul sec" plutôt avec une chope et entre étudiants.
A POUF : Au hasard. Comme ça, nous, devant un dilemme, on tape à pouf. Là ou d'autres, les malins, se tapent la pouf.
AS'N'AISE : En toute décontraction. L'expression dénote dans le chef de celui qui l'utilise, une pointe d'admiration pour l'imperméabilité au stress de celui dont il parle.
AUTO-SCOOTER : Tellement ancré dans les belgicismes qu'on se demande quel est le mot labellisé. Autotamponneuse? On s'en tamponne !
BOMME : Poutre de gymnastique dont le nom provient très probablement du bruit que fait l'élève quand il la percute de plein fouet.
BÈKES : Exclamation de dégout. Plus un truc donne envie de rendre (remettre, vomir, gerber), plus l'accent grave est marqué ( bèèèèèkes). C'est donc qu'il y a quelque chose de vraiment dégeu en vue.
(S')ABAISSER : Se pencher. "Hé chou, fais un peu attention, quand tu t'abaisses , on voit ton début."
ALLEZ ! : Mot multi-fonctionnel. "Allez hein, te laisse pas aller," ou alors "mais allez, qui a fait ça ?" ou enfin "allez, pourquoi tu dis ça menant ?"
BACK : Terme d'origine anglo-saxonne, attaché aux crampons dans certains cercles footballistiques foncièrement belgicains. "Alors Jef au keep, Staf au back droit, Jos au libéro, Ronnie dernier homme et Patchke au back gauche." Généralement, le back droit est court sur pattes, plutôt baraqué, très modérement technicien et tacticien limpide : "dégage, men, dégage !" Plus on descend dans les divisions, plus il est barbu, plus sa vareuse est étriquée, plus son haleine sait pourquoi les hommes savent pourquoi et plus ses adversaires ont des protège-tibias costauds.
BAS-COLLANTS : "Chou ce soir , il y a bal. Enlève ton cache-poussière et mets tes bas-collants, que tu me fasses pas sentir gêné comme la dernière fois."
BOILER : Le Belge est fils d'une fracture, historique, culturelle, linguistique. Il vit sur une faille tectonique, qu'il a nommé la frontière linguistique où se frottent les continents germains et latins. De temps à autre, ça chauffe, ça pète à Leuven, à Fourons, Bruxelles, Hal ou Vilvoorde. Mais les plombiers se moquent de la tectonique. De Poperinge à
Huy-Waremme, ils ne parlent pas de chauffe-eau mais de boiler. Et même si cet anglicisme barbare est devenu un "boualère" à Flémalle, un "boualééééééér" à Lîdje et un "boïleur" à Ixelles, l'important, dans ce pays, n'est-il pas qu'on continue à se comprendre ?
BERME : Terre-plein central. En Belgique, la berme désigne l'espace qui sépare les 2 chaussées d'une autoroute. En France, la berme est un sentier étroit aménagé entre le pied d'un rempart et un fossé ou encore entre une levée et un canal. Ce mot serait issu du haut allemand "brem", lui-même emprunté, croit-on, à l'ancien norrois "barmr" (bord).
CARROUSEL : Le truc qui tourne avec dedans des voitures de pompiers avec dedans des enfants. Le plus célèbre carrousel est fouronnais, avec dedans Jean-Marie Happart, une fois bourgmestre, une fois pas bourgmestre, une fois bourgmestre, une fois pas bourgmestre.
CERVELAS : agglomérat de viandes incertaines compressées façon zeppelin indissociable de "dikke" et de "tralala". Le cervelas doit être avalé sans intelligence.
CLIGNOTEUR : Lumière qui lume puis qui lume plus. Les français parlent de "clignotant".
CLOCHE : Insulte désignant une empoté, gaffeur, nigaud.
CLOCHE : Pour cloque ou ampoule. "Papa, c'est encore loin, parce qu'avec mes cloches, j'ai mal mes pieds."
DOUF : Avec leur bla-bla savant, les métérologues font des chichis inutiles. En Belgique et pour les belges, il fait soit "caillant" soit "bon" soit "beau". C'est on ne peut plus simple. Et si le mercure dépasse les bornes (saisonnières), alors chez nous il fait "DOUF" = chaud, lourd. "Chérie, il fait douf ici, ouvre-moi un peu la fenêtre et pendant que tu es debout, prends-moi encore une Duvel dans le frigo."
DOUFFE : Cuite. "Mon vieux , je me suis pris une de ces douffes, pourtant, j'avais pas bu grand'chose, juste une petite douzaine de Duvel."
ESSUIE DE VAISSELLE : linge de maison servant à sécher couverts, verres et casseroles après qu'on les a lavés et bien rincés. L'utiliser aussi comme essuie-mains, c'est dégueulasse.
EXEMPLATIF : Mais pourquoi diable, les Belges s'escriment-t-ils à user de vocables inusités dans l'hexagone ? Mais parce que chez ces snotneus, ces bièsses, il n'y a ni drèves, ni soquets, ni couques, ni lichettes, ni bermes centrales ! Et on ne dit pas ça en guise d'exemple ou de manière exemplaire mais à titre exemplatif.
FEU OUVERT : L'âtre de la cheminée ! Un feu ouvert, c'est un peu comme une cassette mais avec l'image en vrai.
FREQUENTER : Avant les meufs, au temps de Mlle Beulemans, on ne flirtait pas, on ne draguait pas, on sortait pas avec, on ne se les tapait pas. La descendance de Bossemans et Coppenole fréquentait tout comme nos parents à l'Expo 58. Mais "fréquentait qui ?" demanderaient les parisiens en bas de ça. Ouille que nous n'aimons pas ces garçons ! Qu'ils sachent que dans son emploi absolu, "fréquenter" signifie les rapports, disons... amoureux avant les fiançailles. Comme chacun sait, après, on ne fréquente plus, on "courtise".
FRISKO : C'est bien simple, on ne connaît pas le mot en français. Un frisko, c'est un frisko. On remercie Artic qui l'a inventé ainsi que les noisella (frisko avec noisettes) et le cornetto (à la fraise).
FROTTER : Récurer, mais aussi danser un slow ou gueuler sur quelqu'un qui a fait des bêtises. "Je lui ai frotté les oreilles". Aussi, l'un des mots préférés de notre Rodrigo national quand cela se joue au sprint: " Ohlala, ça frotte dans tout le peloton et Boonen qui est enfermé !" Bien insister sur les "R", pour le dire comme à la télé.
FROTTEUR : Petite brosse pour tableau noir. N'efface pas parfaitement la craie (l'éponge est là pour cela). Provoque un bruit formidable quand lancé du dernier banc, il percute le tableau sur sa face non feutrée. Les anciennes versions en bois sont beaucoup plus maniables et font encore plus de bruit.
FROUCHELER : Roucouler, flirtouiller, se faire des papouilles.
GRIFFE : "– Maman, j'ai mal ma joue. – C'est malin ça, t'as une grande griffe." Des voyous peuvent aussi faire des griffes à votre voiture ! Attention !
LOGOPÈDE : Orthophoniste. Curieusement, le français admet " logopédie" mais snobe les "logopèdes" dont l'étymologie n'est pourtant pas moins imparable.
NON PEUT-ÊTRE : Oui sûrement. Et pour dire non, il faut dire "oui peut-être". Seuls les belges s'y retrouvent.
OUILLE-OUILLE : Si ça fait mal, c'est ouille. Dit deux fois, ça n'exprime plus la douleur mais l'étonnement, la lassitude ou l'impossibilité. "Ouille-ouille, qu'est ce que tu me demandes là ?" Dans certains cas, c'est plus menaçant : " Ouille-ouille, qu'est-ce que tu vas prendre !" Souvent utilisé pour exprimer de la surprise par rapport au récit d'un interlocuteur : "Ouille-ouille, toi !"
JOURNEE (BONNE) : Tout est question d'intonation. "Au revoir, Monsieur, Au revoir Madame et une bonne journéééée". A dire avec un cul de poule et un air de faux-cul.
MANIQUE : Le Mari :"Ouille, je m'ai brulé à la casserole de carbonnades." Sa femme : "M'enfin chou, je t'avais dit de prendre les maniques."
MANCHE (À BALLE) : Cire-pompes, lèche-cul, frotte-manche, fayot, souvent premier de classe quand même, le salopard !
PAF (ÊTRE) : Ou rester paf. A quia, bouché bée, les bras ballants, scié. Ne pas confondre avec le colonel Paf, redoutable défi mêlant gymnastique et performance alcoolisée.
PANADE : Voir "Pape". Par ailleurs être dans la panade, c'est être dans le gaz ou dans la mélasse.
PAPE : Prononcez "Pap". Les bébés belges adooooorent. Les pépés aussi. Vachement plus parlant que bouillie. La pape s'écoule des commissures puis s'échoue généralement un peu sur la bavette mais aussi partout autour.
PAR APRES : "Après" avec "par" devant. "D'abord, il a dit oui, par après, il a dit non". Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. N'existe pas en version "Par avant".
PLACE (AVOIR UNE BONNE) : Avoir un emploi sûr et rémunérateur. Le rêve des parents belges pour leur descendance. Pour beaucoup, cet idéal reste encore quelque part sous le parapluie de l'état, dans le costume trois pièces d'un fonctionnaire chef (adjoint) de service.
PLACE (VOIR LA) : Voir la différence. La ménagère : "j'ai nettoyé la cuisine." Son mari : "Oui, on voit la place."
PLOTCH : De beurre. Mais une grosse, hein, et bien au sommet de la purée.
METTRE (DANS SON DOS) : Nos voisins du sud pourraient y voir une connotation sexuelle voire sodomique, eh bien tout faux ! Chez nous, on le dit quand on s'habille et pas l'inverse.
QUETTER : Là par contre, c'est nous les cochons ! Rien à voir avec une quête, qui quette ne s'abstient donc pas.
QUEUE (FAIRE LA) : Sujet d'empoigne entre français et Belges. Les premiers font la file, les autres la queue. Mais les uns et les autres se retrouvent quand il s'agit d'enguirlander le resquilleur : "A la queue comme tout le monde !"
RAWETTE : Petite quantité, souvent excédentaire. Une définition plus complète serait superfétatoire. Je vous la mets quand même ?
RENON : Chez nous, on ne résilie pas un bail, on donne son renon. Souvent parce qu'on a enfin une brique dans le ventre.
SAISI : Étonné et/ou crétin. "N'insistez pas docteur, c'est un saisi."
SAVONNÉE : un bonne est conseillée pour "rattraper" un fauteuil mais il faut "frotter" énergiquement.
SACOCHE : Sac à main, mais pas un sac à 1.000 Euros. Si on traite un "Delvaux" de sacoche, ça peut aller jusqu'au procès.
SOQUET : Un Belge qui achète deux soquets, on peut dire de lui qu'il a une belle paire de douilles.
Typicités bruxelloises
BALLEKES : Plus au sud, boulettes ou vitoulets. Sauce tomate évidemment. Avec des frites qu'on écrase à la fin dans l'assiette, trop bon !
COCHER : Nettoyer. Chez nous, on ne coche pas seulement une case dans un formulaire mais toute la maison pour qu'elle soit bien blinquante. La ménagère y gagnera son plus grand titre de noblesse, celui d' "echte cochevrâ" (amour de petite femme d'intérieur).
KAKE : qui kake défèque et produit de la kake.
LABBEKAK : Pleutre, trouillard, poltron, peureux. Vu la définition de "kake"en plus vulgaire, "labbe" pouvant être interprété comme "lèche". Okay ?
KIEKEBICHE : chair de poule. On a les "kiekebiche".
KUS MEN KLUUT : Ça ne se traduit pas, bienséance oblige, mais ça se comprend dans toutes les langues de Belgique. Injure courante entre hommes. C'est en effet réservé aux hommes et à leurs attributs.
KROLLE (KOP) : On était parfois dur pour ceux qui les arboraient dans la cour de l'école. Mais pour eux, quelle économie de coiffage le matin !
NEK (DIKKE) : Vantard, un gros cou, quoi !
PLEKKE : "Ça plekke" comme les doigts et les joues d'un enfant s'enfonçant la frimousse dans la barbapapa, dégustant une "smoutebolle" ou un "bolus". Ça plekke enfin comme un grand benêt suant lors d'un slow trop serré par temps chaud.
STOEMMELINGS (EN) : Bruxellois assez répandu au sud. En douce, en catimini, discrètement. Tout peut être fait en stoemmelings, filer d'une soirée barbante, siester pendant les heures, prendre dans la caisse...
STING (ÇA) : Qui sting, pue.
VOLLE GAZ : Signifie vite ou...
VOLLE PETROL : Signifie vite aussi : "Tu ranges ta chambre et volle petrol !"
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(source inconnue: reçu de forward en forward par email)
Hors ligne
Au début qu'elle bossait en France, ma femme a proposé une tournante pour la vaisselle.
Hors ligne
Je me permets d'ajouter ceci :
DRACHE (nationale) Se dit lorsqu'il pleut abondamment.
ou "Germaine remet une drache" => une tournée à boire.
SQUETTON : se dit d'une personne grande et mince, en fait ce mot est tjrs au dictionnaire "Morceau de bois long et effilé".
SKELPDA : idem ci-dessus, en fait c'est un squelette!
et je ne peux m'empêcher d'ajouter :
"NON PEUT ËTRE" qui en bruxellois, veut dire "Oui bien sûr".
Hors ligne
Pas d'accord avec votre dernière traduction.
"Oui bien sûr" veut dire "non"! Et pas "non peut-être" qui veut dire "oui" bien sûr!
En ligne
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