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Lu ceci (Le Point, 29.02/2012)
"Pour s'installer dans les immeubles chics de la ville, il faut montrer patte blanche et remplir des exigences parfois invraisemblables.
Le système des co-op est une exception new-yorkaise. Et bien qu'il soit marginal, puisqu'il se limite à quelques centaines de buildings à Manhattan, il ne lasse pas d'étonner au pays des libertés. Car il s'agit d'immeubles constitués en sociétés dont les propriétaires ont à leur tête un conseil d'administration (le board) tout-puissant qui fixe les règles à sa guise, ce qui donne des choses ahurissantes, jugez plutôt.
Ces immeubles, qui fonctionnent comme des clubs privés, cooptent les nouveaux venus. Bien que leurs règles d'admission demeurent non dites pour ne pas contrevenir à la loi anti-discrimination, il est de notoriété publique qu'ils se livrent à une véritable enquête de moralité sur les candidats et qu'ils rejettent d'emblée les gens susceptibles d'attirer les paparazzis, tels Madonna ou DSK, ceux qui ont mauvaise réputation, qu'il s'agisse de mafieux ou de play-boys, les célibataires et les homosexuels, dont la vie sexuelle hasardeuse donnerait lieu à des va-et-vient d'inconnus dans l'immeuble, ainsi que les femmes divorcées, dont les ex-maris pourraient arrêter d'assurer le train de vie.
Un board implacable
Vient ensuite l'examen du candidat-acheteur sous l'angle de la solvabilité financière. Une condition sine qua non d'autant plus importante que si l'un des membres d'un co-op vient à faire faillite, les autres doivent régler ses dettes. Ce qui donne lieu à des exigences démentielles de la part du board. Ainsi, la plupart des immeubles exigent du candidat qu'il finance sans emprunt entre 50 et 100 % du prix de l'appartement, qu'il possède un capital de deux à quatre fois sa valeur et qu'il ait des revenus au moins cinquante fois supérieurs aux frais d'entretien substantiels qu'il aura à verser chaque mois au building. Moyennant quoi, le candidat achètera son appartement 20 % moins cher que dans un condominium régi par des règles plus souples.
Une fois dans la place, pas moyen de se détendre. Car, là encore, le board a établi des règles strictes. Nombre d'entre elles concernent les travaux, notamment l'obligation de soumettre vos plans au board, l'interdiction de construire du wet over dry, c'est-à-dire une salle d'eau au-dessus d'une pièce à vivre, l'impossibilité de faire des travaux, sauf quatre mois par an, le plus souvent entre le Memorial Day (dernier lundi du mois de mai) et le Labor Day (premier lundi de septembre), et si vous avez prévu des travaux importants, tant pis pour vous, il vous faudra les étaler sur plusieurs années.
Immeuble de luxe ou prison ?
Mais il y a aussi des règles insensées concernant la vie quotidienne. Interdiction de louer, de prêter ou d'accueillir chez vous des amis plus d'une ou deux fois par an. Quant aux membres de votre famille, vous ne pourrez pas y laisser plus de deux jours un enfant de moins de 21 ans sans la supervision d'un adulte. Inimaginable ? Pas tant que ça, car il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit pas de votre appartement, mais de la fraction d'un co-op dont vous êtes propriétaire au même titre que vos voisins, qui ont leur mot à dire sur tout ce qui s'y passe.
Rien d'étonnant donc qu'il vous soit aussi parfois défendu d'y fumer ou que la présence des animaux de compagnie y soit interdite ou réglementée, limitée par exemple aux chiens de moins de 20 kilos. Et que vous n'ayez pas le droit d'y faire une fête de plus de vingt personnes, à moins de prévenir le building par écrit au moins dix jours à l'avance, de vous engager à ne pas faire de bruit après 22 heures et de régler le temps de présence des doormen chargés de pointer la liste de vos invités et de vérifier qu'ils ne se jettent pas tous en même temps dans l'ascenseur, ce qui pourrait donner lieu à un procès engageant la responsabilité de l'immeuble en cas d'accident.
Enfin, ne croyez pas être tranquille si vous héritez d'un appartement dans un co-op, car vous serez aussitôt convoqué par le board pour déterminer s'il vous restera assez d'argent après le règlement de vos droits de succession pour en demeurer le propriétaire.
Par CECILE DAVID-WEILL"
(fin de citation)
Ouf ! C'est à New-York....
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Avant 2008 la proposition initiale tendait vers cette solution, mais il a vite été abandonné.
Le système n'est pas typiquement new-yorkais (donc avec des "roots" Belges -puisque ce sont des Belges qui ont fondé New York).
Ce système est aussi présent dans d'autres états américains. Il se base en fait sur le système des "co-op".
Plus d'infos: Co-ops build stronger local business and communities.
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Faut pas quand-même trop plaindre ces gens-là. D'abord, comme dit l'article, il ne s'agit que d'une petite centaine de buildings New Yorkais. Je n'en ai jamais entendu parlé ailleurs aux USA. Il pourrait éventuellement y en avoir un ou deux ailleurs, mais il ne fait partie du paysage immobilier qu'à New York. Plus, ou presque, de nouveau bâtiment de ce type ne se construit depuis que l'état de New York a adopté des lois permettant la copropriété dans les années 60. Ceux qui restent sont des reliques de cet ancien régime où il n'y avait pas d'autre moyen d'acheter un bâtiment à plusieurs.
Ensuite, les buildings avec des exigences un peu folles comme celles citées ne sont que le top des top avec des appartements qui commencent largement au-dessus de deux millions de dollars. Alors, ceux qui peuvent se les permettre ne sont pas des dupes et achètent en toute connaissance de cause.
Finalement, les Français aiment les histoires des folies à l'américaine. Nous aussi, il faut dire, aimons les histoires des coutumes française ou japonaise un peu folles...
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Finalement, les Français aiment les histoires des folies à l'américaine. Nous aussi, il faut dire, aimons les histoires des coutumes française ou japonaise un peu folles...
Et pas les histoires de copropriétés belges ? ....
ps: pour éviter tout malentendu, je précise que j'avais évidemment bien perçu le caractère exceptionnel de ces histoires NYC. Quoique...
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Et pas les histoires de copropriétés belges ?
On sait bien que les Français aiment les histoires belges...
p.s. Bien sûr. On aime aussi hocher la tête et rouler les yeux à propos des histoires immobilières folles de Manhattan. J'ai un cousin qui y habite et ils ont payé plus de 1.5 millions pour un petit appartement dans un quartier banal de Manhattan. J'ai des amis qui ont acheté une maison à New York $20 000 il y a 30 ans qui vaut 100 fois plus maintenant (il faut dire que leur quartier s'est transformé complètement autour d'eux). New York est un autre monde, même par rapport aux autres grandes villes américaines.
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