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Voilà la petite histoire que je viens de suivre.
J'ai des studios meublés, à prix juste et financièrement accessibles à des personnes émargeant au RIS. Je collabore avec des administrateurs de bien qui me connaissent et connaissent la qualité de mes biens, et le suivi que j'apporte.
L'avantage que j'y trouve est double: d'une part la tranquillité au niveau des loyers. D'autre part, l'avantage social d'apporter un plus au niveau sociétal qui démontre que "propriétaire" et "solidaire", cela rime et va bien ensemble.
J'ai donc toutes les situations chez mes locataires: mineurs, handicapés mentaux légers, schizo sous traitement, prisonniers libérés sous condition et sous suivi, etc. Et je vous rassure, il y a quelques locataires normaux aussi...
Voici
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Voilà la petite histoire que je viens de suivre.
J'ai des studios meublés, à prix juste et financièrement accessibles à des personnes émargeant au RIS. Je collabore avec des administrateurs de bien qui me connaissent et connaissent la qualité de mes biens, et le suivi que j'apporte.
L'avantage que j'y trouve est double: d'une part la tranquillité au niveau des loyers. D'autre part, l'avantage social d'apporter un plus au niveau sociétal qui démontre que "propriétaire" et "solidaire", cela rime et va bien ensemble.
J'ai donc toutes les situations chez mes locataires: mineurs, handicapés mentaux légers, schizo sous traitement, prisonniers libérés sous condition et sous suivi, etc. Et je vous rassure, il y a quelques locataires normaux aussi...
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"Voici"... venir le temps des rires et des chants ?
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Voilà la petite histoire que je viens de suivre.
J'ai des studios meublés, à prix juste et financièrement accessibles à des personnes émargeant au RIS. Je collabore avec des administrateurs de bien qui me connaissent et connaissent la qualité de mes biens, et le suivi que j'apporte.
L'avantage que j'y trouve est double: d'une part la tranquillité au niveau des loyers. D'autre part, l'avantage social d'apporter un plus au niveau sociétal qui démontre que "propriétaire" et "solidaire", cela rime et va bien ensemble.
J'ai donc toutes les situations chez mes locataires: mineurs, handicapés mentaux légers, schizo sous traitement, prisonniers libérés sous condition et sous suivi, etc. Et je vous rassure, il y a quelques locataires normaux aussi...
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Est-ce un test pour voir si c'est lu ?
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Voici, c'était pour l'heure de la soupe...
Donc, à la demande unanime, voici... la suite.
Début octobre, l'administrateur de bien d'un prisonnier me contacte pour me demander s'il est possible de lui garder un studio à partir du 15 ocobre pour un prisonnier qui demande sa libération conditionnelle. La date de passage devant la "Chambre des Mises en Accusation", en charge de la libération éventuelle et des conditions éventuelles, n'est pas très précise. L'administrateur connaît mon fonctionnement: je veux bien faire du social, prendre de mon temps et de mon énergie pour être solidaire avec les gens qui en ont besoin, mais le principe, c'est que je ne dois pas y perdre de plumes financières. Si le propriétaire solidaire doit y aller de sa poche, on aura tout de suite un peu moins de solidarité. C'est ce que j'ai défendu dans un autre cas, où deux mois ont été perdus (inloués) et que j'ai mis à charge du locataire pour cause de préavis raccourci. Le juge a admis que le propriétaire solidaire, qui a fait ce qu'il a pu pour relouer rapidement, n'a pas à y aller de sa poche, et que c'est mieux pour tout le monde, au niveau sociétal, que certains appliquent le principe que je défendais. Même si, vu du locataire, on pourrais penser que je suis financièrement plus à l'aise et donc que la balance aurait dû pencher en faveur du locataire.
Je lui garantis donc un studio à partir du 15 octobre, en lui précisant que j'ai plusieurs studios en passe d'être mis en location, et que les candidats visiteurs seront prioritaire pour le choix du studio.
Avant le passage devant la chambre des mises, un contrat est signé. Pour les modalités de garanties, on verra plus tard, j'ai confiance en cet administrateur qui connaît, et respecte, mon mode de fonctionnement.
Lors du premier passage devant la chambre, lundi 26 octobre après midi, je n'avais aucune idée de l'issue. Son administrateur non plus. Et son avocat non plus. Audience au matin. Une libération immédiate l'aurait conduit à être devant le studio .... à 19H. Sans vêtement de rechange, sans avoir de quoi manger, sans avoir de quoi cuisiner, sans draps, sans couverture, avec les restaurants fermés.... et les magasins aussi. Et sans doute sans un sous en poche.
Personnellement, j'ai été un peu choqué de la manière dont les libérations se font. Dans les films, on les voit sortir, puis soit un proche les accueillent à la sortie, soit ils prennent un taxi et vont à l'hôtel. Mais avec quels sous?
En prévision, j'avais pris l'accord avec l'administrateur de bien de lui mettre des draps, couette... et surtout protège matelas. Le matelas est neuf, pas envie qu'il me le nique dès la première nuit...
L'audience s'est mal passée. Je l'ai su à 15h seulement. La libération immédiate était très peu probable, restait la libération sous bracelet électronique. Pour les libérations sous bracelet, ce n'est pas immédiat parce qu'il faut installer les appareils pour gérer le bracelet à distance. Sur le chemin du retour, l'avocat m'a informé que la demande avait été rejetée purement et simplement, malgré la possibilité d'avoir un logement.
L'avocat m'a informé qu'il comptait faire appel de la décision, et il me demandait de voir avec l'administrateur si il pouvait garder le studio. La question n'est pas anodine. Il faut savoir qu'une personne en prison perd son droit à l'allocation sociale, qu'elle soit du Cpas ou de la Vierge Noire, sans parler de son revenu éventuel du travail. Moralité, le prisonnier est sans revenu. Donc, garder un studio, et donc payer un loyer, est une dépense fort importante pour une personne sans revenu. Il s'agit donc de dépenser le moins possible afin de garder des munitions pour les étapes suivantes de la libération.
Nous avons donc décidé de garder le studio, le temps que l'appel puisse être fait. Audience d'appel ce mardi 10 novembre. Encore refusé. Les raisons invoquées sont l'impossibilité pour lui d'être autonome dans un studio sous bracelet électronique. Bref, faire les courses et les démarches administratives. Le tribunal a estimé qu'il faudrait une "structure" avec aide familiale ou un "superviseur"... et que ces conditions n'étant pas présente, il ne pouvait être question de libération sous bracelet. J'ai eu l'information de ce refus hier. Avec l'administrateur de bien, nous avons décidé de libérer le studio et de le remettre en location, le loyer me sera payé jusqu'à relocation.
Il m'a bien proposé un poste de superviseur, mais je ne me sens pas l'âme d'un garde-prisonnier. On a ri un coup, et on est passé à autre chose.
Ma conclusion dans ce cadre, c'est que les personnes sans famille et sans réserves financières auront bien du mal à se voir accorder une réduction de peine ou un aménagement de la peine sous bracelet. C'est con, parce qu'un prisonnier coûte environ 4500€ par mois à l'état, alors qu'une personne sous bracelet coûte le RIS (ou Vierge Noire) de 940€. Avec beaucoup de possibilité, du genre des "permissions" pour faire ses courses, pour faire des formations, voire pour travailler, et donc pour se réinsérer.
C'est donc le comportement et le mode de fonctionnement des libérations conditionnelles qui empêche des prisonniers sans famille ni ressource de se réinsérer. Ce n'est pas le prisonnier qui pose problème, c'est le système.
Bref, encore un grand gaspillage de ressources, et une moins value au BNB auquel tout être humain, même s'il a fait des conneries, à droit.
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L'affaire qui m'a occupé concernait un détenu en préventive, je pense. Raison pour laquelle ce n'est pas le tribunal d'application (TAP) des peines qui était en charge de son dossier, mais la chambre des mises en accusation.
Pour les prisonniers qui purgent une condamnation, la situation n'est pas plus brillante. Un reportage en parlait au JT de midi, et on en parle également dans la presse.
Il y a grosso modo 10.000 prisonniers en Belgique. Dont 40% sont innocents. En effet, 40% des prisonniers en Belgique sont en préventive. (Contre 15 à 20% ailleurs) La faute à une justice trop lente, et donc trop injuste.
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Il y a grosso modo 10.000 prisonniers en Belgique. Dont 40% sont innocents. En effet, 40% des prisonniers en Belgique sont en préventive. (Contre 15 à 20% ailleurs) La faute à une justice trop lente, et donc trop injuste.
Quand vous dites 40% d'innoncents (le bon terme étant "présumés innocents"), vous savez ce qu'il faut pour qu'un magistrat emprisonne un suspect en préventive ? A quel niveau de gravité il faut arriver pour qu'ils pensent seulement à cette possibilité ?
Je pense que lorsque vous serez touché par une situation de ce type, vous trouverez toujours la justice trop lente, mais serez bien heureux que ces magistrats aient cette possibilité (contrôlée) de réagir suffisamment.
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Il y a grosso modo 10.000 prisonniers en Belgique. Dont 40% sont innocents. En effet, 40% des prisonniers en Belgique sont en préventive. (Contre 15 à 20% ailleurs) La faute à une justice trop lente, et donc trop injuste.
Innocent ou pas, on peut louer à des cols-blancs propres sur eux, solvables,et quelques temps plus tard s'"apercevoir" qu'ils sont en prisons.....
grmff a écrit :Il y a grosso modo 10.000 prisonniers en Belgique. Dont 40% sont innocents. En effet, 40% des prisonniers en Belgique sont en préventive. (Contre 15 à 20% ailleurs) La faute à une justice trop lente, et donc trop injuste.
Quand vous dites 40% d'innoncents (le bon terme étant "présumés innocents"), vous savez ce qu'il faut pour qu'un magistrat emprisonne un suspect en préventive ? A quel niveau de gravité il faut arriver pour qu'ils pensent seulement à cette possibilité ?
Je pense que lorsque vous serez touché par une situation de ce type, vous trouverez toujours la justice trop lente, mais serez bien heureux que ces magistrats aient cette possibilité (contrôlée) de réagir suffisamment.
Tant qu'on est pas condamné, c'est choquant qu'on soit emprisonné. C'est pourtant certes souvent nécessaire.
Je ne fustige pas le principe de la préventive, je fustige le taux de prisonnier en préventive, causé par la lenteur de notre système judiciaire. Il est choquant que la justice soit tellement lente que 40% des prisonniers ne soient pas condamnés. En réalité, il est un fait que les prisonniers sont généralement enfermé pour une bonne raison....
Il faut aussi savoir que tant qu'on est pas condamné, on n'a moins de droit et on est moins bien logé que quand on a une condamnation. Et en plus, on n'a aucune perspective, aucune date de fin, aucune mesure de reclassement, etc.
Ceci étant dit, un gars qui est condamné au bout de 5 ans de procédure et qui n'a pas fait de préventive, il se retrouve souvent dans une merde pas possible aussi. Il a refait sa vie, il est aller de l'avant, il a parfois fondé une famille, il a commencé un job, et tout s'effondre en une fois. Avec le revenu qui disparait, c'est toute la famille qui purge une peine pour des faits parfois anciens. Une victime du système qui a donc triple peine: la prison comme première peine, la destruction instantanée de tout ce qu'il a construit, et le report de tout ça sur sa famille.
Pour cela, le système américain qu'on voit dans les films a du bon: la peine est immédiatement négociée à l'étape de l'arrestation intiale. Mais bon, en réalité, je ne sais pas comment cela se passe, et je ne pense pas que le reste du système américain soit si parfait...
Bref, je pense qu'un système meilleur est possible, où les gens sont enfermé avec un espoir de pouvoir se former, travailler, se reconstruire, soigner ses problèmes mentaux ou ses addictions, voir un avenir et une réinsertion, et se motiver à pouvoir sortir plus tôt si on se comporte bien et si on s'arrange pour avoir un cadre à l'extérieur.
Dans le cas qui m'a occupé, le gars n'est pas encore condamné, il n'a pas de famille, et donc personne pour l'aider à s'installer dehors, éventuellement sous bracelet, dans l'attente de sa peine. Et aucun service social n'a apparemment cherché à l'aider. Ni dans la prison, ni à l'extérieur. Son avocat le représente sans doute pro deo. Est-ce son job de chercher un tel cadre? Son administrateur de bien a cherché un logement. Il a donc fait plus que bien des administrateurs. Il m'a proposé de superviser le gars (en se marrant...) puisque c'est la raison pour laquelle il n'était pas libéré. C'est dire qu'il n'a aucune ressource vers laquelle se retourner pour obtenir la libération du gaillard.
Vu l'incertitude de sa sortie, l'administrateur va-t-il encore griller de l'argent en louant un logement? Sans doute pas. Donc, il va resté bloqué, par manque d'argent, par manque de famille, par manque de solutions d'encadrement ou de logistique à l'extérieur. Et ce n'est pas parce qu'il a commis des actes répréhensible qu'il va resté bloqué: c'est parce qu'il est sans ressources et que le système est mal conçu.
Et ça, c'est un grand gaspillage.
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Merci pour ce partage.
Comment faire pour rentrer en relation avec des administrateurs ?
Je pense me laisser tenter aussi ...
Merci
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Dans le cas qui m'a occupé, l'administrateur me connait parce qu'il a déjà fait rentrer deux administrés dans des studios du Volga, et qu'on a pas mal sympathisé. Depuis, il m'appelle chaque fois qu'il a un nouveau bénéficiaire au taux RIS. Il m'a suggéré d'arrêter de louer à d'autre, en me disant qu'il allait me le remplir vite fait, convaincu de ma manière de procéder, de la qualité des logements par rapport au marché, de ma "surveillance" et du maintien de l'immeuble, de ma présence régulière, personnelle ou par intermédiaire, et du prix global. Bref, convaincu que c'était une très bonne solution pour ses bénéficiaires.
Je n'ai jamais contacté d'administrateur de bien moi-même. C'est toujours suite à une annonce, via le candidat qui est suivi par un administrateur, que j'établis le contact.
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