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Discussion fermée
Ce fil de discussion est une suite. Etant donné la limitation en nombre de caractère d'un message, j'ai postposé longtemps la suite du message initial.
Si vous cherchez le début, il se trouve sur cet autre fil de discussion que je vous invite à lire.
Comme pour la première partie, je vais modifier le premier message (enfin, les premiers messages. Cette fois-ci, je me garde de la réserve...) et j'apprécierai vos commentaires et les intégrerai dans ce premier message (si je veux, hein... )
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13. Les conclusions
Je l'ai dit précédemment, il faut tout mettre dans ses conclusions.
Mais, c'est quoi, tout? Que peut-on mettre dans des conclusions, qu'est-ce qu'il ne faut pas oublier de mettre dans ses conclusions, quelles sont les conséquences si on oublie quelque chose?
En fait, on dit parfois que tout se passe au tribunal, et que la procédure se refait complètement devant le juge. C'est partiellement vrai. Mais c'est surtout vrai je pense au pénal. S'il y a un juriste dans la salle, qu'il n'hésite pas à me corriger.... Parce que pour rappel, je ne suis pas juriste, je ne suis pas avocat, et je n'ai aucune légitimité autre que le partage de mon expérience, malheureusement plus large que celle du commun des propriétaires, de par le choix social que je fais de louer à un tas de public que le commun des propriétaires écarte d'office: Cpas, Ris, chômeurs, handicapés mentaux légers, cas psychiatriques, personnes sous administration de bien, etc.
Le juge est seul maître en son tribunal. Et donc, il juge en fonction des éléments qu'on lui amène, que ce soit verbalement ou par écrit.
J'ai eu un cas où j'étais très content de mettre par écrit tout ce que j'avais à dire. C'est le jour où je suis arrivé en retard (oui, je sais, c'est ballot. Non, franchement, je ne conseille pas). Après mes plates excuses et l'expression des raisons involontaires de mon retard, le juge m'a dit qu'il ne pouvait évidemment pas m'écouter, mais que je ne devais pas m'en faire, la procédure était aussi écrite. J'ai eu gain de cause sur toute la ligne, parce que mes conclusions étaient bien complètes.
Attention, des conclusions bien complètes ne sont pas tout. J'ai eu à subir le cas d'un 747 dernièrement. La partie adverse n'avait rien déposé du tout. Il n'y avait pas du tout de conclusions de sa part. Je partais donc 100% gagnant. Mais il était présent lors de l'audience de plaidoirie. Moi pas, j'étais représenté par mon avocat. Le juge a non seulement tenu compte des arguments verbaux de la partie adverse, mais il a en plus rejeté certains de mes arguments par manque de preuve (selon lui)
Donc, avec des conclusions assez complètes, le juge peut décider de vous recaler, en décidant que vos arguments ne sont pas démontrés.
Avec des conclusions complètement inexistantes, le juge peut recaler les conclusions adverses si vous êtes présent au tribunal et si vous argumentez correctement.
En fait, le juge est seul maître en son tribunal. La jurisprudence? Ce n'est jamais que l'avis d'un autre juge, dans un autre contexte, sur une autre affaire, avec d'autres parties, dans un autre canton! Et le juge de paix qui m'a dit cela de rajouter "Et c'est valable pour la cour de cassation aussi!" Le juge est de toute façon inamovible et pas tenu de respecter ce que le code civil ou le contrat de bail prévoit.
Revenons à nos moutons. Que mettre dans des conclusions?
Alors, prenons la base, pour celui qui n'a jamais lu de conclusions. Les conclusions que vous allez recevoir des avocats sont souvent très longues, avec beaucoup d'interligne et d'espace. Parfois même des logos qui prennent le quart de la page. Ne vous en effrayez pas, ils sont payés à la page. C'est normal qu'ils s'étalent un peu.
Pour éviter de surcharger la discussion, j'ai copié-collé un exemple de conclusions réellement déposées (dont j'ai changé les noms et lieux, bien évidemment)
On voit qu'il y a un certain vocabulaire légistique et une phraséologie cabalistique qui peut rebuter au premier abord. Les termes "demandeur", "défendeur", "défendeur sur demande reconventionnelle", "Vu que...",... Surtout ne pas se laisser impressionner.
Les avocats vont utiliser uniquement "défendeur" et "demandeur". J'avoue que je m'y perd parfois. Du coup, et cela ne m'a jamais été reproché, j'utilise "je", "le propriétaire", "le locataire", "Grmff" (Qui ça? Ben, vous. Ah, lui...), "Mr Duschmol" Vous voyez aussi au ton que je ne suis pas un avocat, ni un grand écrivain. Ces conclusions semblent longues, mais ce ne sont pas les plus longues que j'ai jamais eu à déposer...
Il faut mentionner le numéro de rôle, pour que le greffe puisse joindre vos conclusions ou vos pièces à votre dossier.
Il est important d'utiliser le titre Conclusions, Conclusions Additionnelles, Conclusions de synthèse.
Il faut mentionner pour qui vous déposez, contre qui vous déposez, et mentionner nom de l'avocat de l'adversaire s'il en a un. Quand vous déposez des conclusions ou des pièces au tribunal, il faut évidemment également en déposer une copie chez chaque partie au procès (ou son avocat s'il en a un)
Ensuite, vous commencez par les Rétro-actes, qui reprennent l'historique et les faits incontestables.
J'ai mis un décompte, qui est une sorte de table des matières chiffrées de mes prétentions listées dans la discussion. Ce n'est pas indispensable.
J'ai mis ensuite la "Discussion", dans laquelle j'expose les faits, je réfute éventuellement les affirmations de l'adversaire, qu'elles soient potentielles ou contenues dans ses conclusions
Et je termine par "Par ces motifs, (ou "A ces Causes", )
Plaise au Tribunal de "
Et j'énonce un très résumé de mes prétentions.
L'exemple n'est pas un exemple compliqué. Il est même assez simple, même s'il n'est pas le plus simple. J'avoue avoir été partiellement débouté sur ces conclusions, malgré que l'adversaire ait eu l'occasion d'y répliquer sur délai imposé via un 747, qu'il n'y ait pas répondu du tout, et que j'aurais dû avoir gain de cause sur tout. Il était présent lors de l'audience, et pas moi (représenté par un avocat qui pensait, comme moi, que l'autre ne serait pas là)
Pourquoi ai-je été partiellement débouté? Parce que je n'ai pas suffisamment documenté mon dossier. Le juge a soulevé d'office certains points, comme il en a le droit.
Dans le dossier de pièces, il convient de mettre tout ce qu'on peut, et tout ce qui peut démontrer les affirmations que vous énoncez dans votre discussion. Dans la discussion, à chaque affirmation, vous pouvez faire référence au dossier de pièce. Genre "L'entretien n'a pas été fait, dont coût forfaitaire suivant tarifs de Junkers de 150€ (Voir Pièce 10, copie d'écran du site Junkers pour l'entretien)
J'ai déjà déposé les éléments suivants:
1. Le bail
2. La preuve de son enregistrement
3. L'état des lieux d'entrée (si dégâts locatifs réclamés, évidemment)
4. Les photos des lieux à l'entrée (idem)
5. Les photos des lieux à la sortie (idem)
6. L'état des lieux de sortie
7. La déclaration sur l'honneur de votre témoin (j'en discuterai plus loin) et son témoignage
8. Des échanges de sms, mail, whatsapp, etc
9. Mercuriale extraite du site de la Société Royale des Géomètres-Experts Immobiliers
10. Impression d'écran des frais d'entretien Junkers
11. Constat de fin de bail (pour la date de remise des clefs, et pour la reconnaissance du fait que le locataire savait que le préavis n'était pas intégralement presté)
12. Copie de carte d'identité d'un locataire prétendant ne pas avoir signé le bail (Sic!)
13. Justificatif des charges du syndic
14. Recalcul des charges suivant occupation réelle (prorata temporis ou recalcul Ista en fonction des relevés réels à la sortie du locataire)
Mes adversaires ont déjà déposé les pièces suivantes (ce qui ne veut évidemment pas dire que c'est avec succès!)
1. Courriers recommandés divers et variés
2. Facture de gaz
3. Attestation de plainte à la police
4. Photos du bien loué avec commentaires
5. Extrait de compte (un faux....)
6. Témoignage des locataires précédents (un faux diffamant, qui aurait mérité une plainte au pénal)
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A développer pour plus tard
-des moyens de preuve
- Après l'audience
Appel
Opposition
- Expulsion
Procédure et délais
Coût
- Récupération des sommes dues
Pécule de vacances
Insolvable
Hors ligne
Voilà un cas nouveau qui m'est arrivé.
Avant l'audience, comme demandeur, je me suis mis d'accord avec la partie adverse. L'affaire est donc devenue "sans objet".
La question, un brin anecdotique je vous le concède, porte donc sur les dépens et sur les frais de mise en rôle.
Les dépens, dans mon cas, sont de 24€ de frais de dépôt (plus exactement de " contribution au fonds budgétaire relatif à l’aide juridique de deuxième ligne") et des frais de certificat de domicile (variable selon les villes et communes - gratuit à Namur, 7.5€ à Charleroi, par exemple)
Si l'affaire est devenue sans objet, on peut écrire au juge pour lui signaler que c'est devenu sans objet, et qu'on ne se présentera pas. Le juge renvoie chacun à ses dépens, et mets les frais de mise au rôle à la partie demanderesse.
On peut aussi demander de renvoyer au rôle. En ce cas, que deviennent ces frais de mise au rôle? Et bien, ils sont imputés au demandeur le jour de l'omission du rôle, environ 3 ans plus tard.
Ainsi, en cas de discussion préalable à une audience, il convient de prévoir qui doit payer ces frais de mise au rôle et dépens.
En outre, il faut s'assurer que la partie adverse ne viendra pas. Parce que si elle vient, elle pourrait réclamer des tas de choses en votre absence, et notamment les dépens. Si c'est une partie qui vient sans avocat, ses dépens sont nuls. Mais si c'est un avocat qui vient, les dépens, qui comprennent les indemnités de procédure, peuvent être élevés, selon l'importance de l'affaire. Selon l'arrêté de 2007 fixant les montant d'indemnité de procédure, les montants commencent à 75€ (indexés...) et le montant standard pour les affaires de moins de 250€ sont de 150€. Pour une affaire "non évaluable en argent", le montant standard est de 1200€, et la fourchette minimum et maximum est de 75€ à 10.000€ (indexés aussi...)
Donc, sans confirmation que la partie adverse ne sera pas présente, même pour une affaire devenue sans objet, il convient d'être présent.
J'avoue ne jamais avoir eu à payer les dépens de la partie adverse dans les affaires où je me suis défendu seul. J'ai donc, heureusement, peu d'expérience. Mais je reste attentif à ce point qui peut concerner des montants importants.
Hors ligne
Ces derniers jours, je reçois au compte goute des recommandés avec accusé de réception de la part du greffe.
C'est systématiquement la même chose:
Monsieur
Votre dossier avec le numéro de rôle n°xxx n'a pas été fixé lors d'une audience pendant deux ans.Selon l'article 730 §2 a), du Code judiciaire, tous les dossiers pour lesquels aucune audience n'a été fixée depuis 2 ans peuvent être omise du rôle général.
Si vous souhaitez que votre dossier soit maintenu au rôle général, vous disposez d'un délai de deux mois à dater de cette notification pour en informer le greffe par écrit.
Vous trouverez le texte de l'article en pièce jointe.
Etc.
En clair, toutes les affaires contenant un jugement "renvoyant au rôle pour le surplus", restent rappelable pendant deux ans. Il fut un temps où le tribunal omettait automatiquement les affaires sans nouvelle fixation depuis 3 ans, sans un courrier au justiciable.
Apparemment, le code judiciaire a changé, et le justiciable est maintenant prévenu. (Vous trouverez ici un historique de la loi. Merci GT...)
Cela fait remonter un certain nombre de dossiers pour lesquels j'avais renvoyé à plus tard. Plus tard, c'est donc maintenant...
Hors ligne
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