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Un institut de Syndic ???

luc
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Re : Un institut de Syndic ???

pfffff a écrit :

Je réponds sous votre contrôle collectif, comme toujours. Et la réponse manquera de nuances, comme tous les résumés (non, pas comme toujours smile.
(...)

Excellent résumé technique, mais très lisible.

Merci.

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luc
Pimonaute non modérable
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Re : Un institut de Syndic ???

Gof a écrit :

(...)

C'est enfin une porte ouverte à une ingérence de plus en plus grandissante de l'Etat dans les affaires privées. Aussi longtemps que les intentions de l'Etat sont bonnes, ce n'est sans doute pas si grave que cela, mais il ne faut jamais perdre de vue que la "Endlösung" était justifiée par des normes de droit, aussi abjectes soient-elles.

L'intention que vous citez n'a été possible par le fait qu'on a d'abord étouffé l'opinion des minorités politiques.

Votre raisonnement est un sophisme. J'espère que vous n'en étiez pas conscient.

Les intérêts de "la copropriété" ne sont pas identiques à la somme des intérêts des copropriétaires.

Les copropriétaires n'ont aucun intérêt à dépenser de l'argent (permis, affichage de l'adresse et du nom du syndic, ...), qui ne rapporte rien (augmentation du loyer, ...-) et qui diminue la rentabilité à court terme de leur investissment.

Si un affichage correcte évite qu'un demande de conciliation s'égare et le CP n'est pas par ce fait obligé de citer l'ACP devant le Juge de Paix, alors le prix de cette plaque est directement rentabilisé.

Il va de soi que "la copropriété" ne peut se conserver que si on ne perd pas de vue la rénovation à longe terme.

Relisez le bût légal de l'ACP.

C'est dans l'intérêt public (je rappelle la problématique de la rénovation durable, les normes Kyoto, ...) pour que l'ACP suive la loi.

Les installations de la copropriété ont un impact de +20% sur les normes Kyoto.

Croyez vous que les normes Kyoto seront respectées, si on n'arrive pas à faire respecter des règles anodins comme la plaque.

C'est dans notre intérêt de tous (= dans l'intérêt public) que ces normes soient respectées?

Voulez vous vraiment vivre de plus en plus dans de l'air polluée?
Je le subit tous les jours dans mon lot privatif, "grâce" aux subtilités d'interprétation du pouvoir en place.

Avec entre autres la motivation que l'Etat n'a rien à voir dans le fonctionnement de la copropriété.

La copropriété forcée m'a forcé à utiliser à mon regret des moyens très lourds, en suivant voter raisonnement "logique".

En plus vous citez des évènements d'il y a 70 ans.

Je regrette, mais cela m'a choqué profondément. Mon grand-père a osé en 1935 s'opposer indirectement à cette logique. Et il en a subi les conséquences, heureusement pas "très" grave. Lui, et ses enfants, n'ont subi qu'un hiver de faim et de froid. Il était indépendant, candidat pour un parti politique actuellement très proche du SNP, et la majorité l'avait mis "au ban" (= interdiction d'acheter chez lui).

Retournons au sujet.

Qui vous assure que les intentions du pouvoir en place, qui peut manipuler la majorité comme il y a 70 ans, sont bonnes?

Je vous rappelle que les moyens légaux actuels permettent au pouvoir en place d'isoler et d'anéantir virtuellement toute opposition, surtout si certaines propositions sont approuvés (comme ne pas tenir compte des abstentions).

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luc
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Re : Un institut de Syndic ???

pfffff a écrit :

(..)

Le point de départ, c'était de voir si la problématique tournait ou non autour du caractère d'ordre public ou impératif de certaines dispositions. Je maintiens que ce sont plutôt les contours des droits impératifs à reconnaître aux copropriétaires minoritaires qui sont en jeu.

Bon résumé.

Le problème est que psychologiquement c'est toujours difficile d'attaquer en justice l'association dont on est membre. Il faut d'autres solutions pour arriver au même bût, tant que ET l'intérêt public ET l'intérêt privé d'une partie structurellement faible est en cause.

L'Etat a un intérêt évident que l'adresse de la personne morale ACP soit connue. Il n'y a pas encore d'internet dans les hall d'entrées.


En rendant cette obligation "d'ordre public" avec des amendes pénales, il rend l'intervention de la police possible. Cette possibilité est plus efficace et moins lourde et moins longue que la procédure "Juge de Paix", et parfois moins coûteuse (pour l'ACP/syndic).

Dans 90% des cas le PV ne sera pas écrite. La visite de l'agent suffira. Ceci va dans le sens que Grmff a déjà proposé à maintes reprises ... .

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pfffff
Pimonaute bavard
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Re : Un institut de Syndic ???

Je réponds sous votre contrôle collectif, comme toujours. Et la réponse manquera de nuances, comme tous les résumés (non, pas comme toujours smile.
En gros, on peut envisager 4 types d'intervention législative en allant du moins au plus obligatoire : le silence de la loi (+- l'anarchie, d'un point de vue juridique), les règles supplétives, impératives et d'ordre public.
- le silence de la loi, en théorie, on peut l'évacuer grâce à cette roue de secours qui veut qu'à défaut de règles spécifiques, on puisse mobiliser des règles plus générales (le droit commun des obligations, pour faire court).
Ca rejoint l'éternel débat de savoir s'il faut légiférer spécifiquement ou pas.
D'un côté, s'il fallait une (combinaison de) règle(s) écrite(s) précise pour chaque cas, la pléiade ferait sans doute rapidement figure de post-it à côté de la collection des codes de la copropriété (j'exagère un chouia peut être) et ce serait par ailleurs autant de risques d'actes manqués législatifs, notamment...De l'autre, si cette (combinaison de) règle(s) précise n'existe pas, le risque d'insécurité juridique grimpe, avec son lot d'opacité pour le non-initié et de forte probabilité de divergences jurisprudentielles à la clé. 
Le tout est de trancher au milieu, le problème étant que les uns et les autres localiseront rarement (en première impression en tous cas) ce milieu au même endroit.
- La loi supplétive, c'est une loi qui s'appliquera que si les parties au contrat n'ont pas décidé de retenir une autre règle.
- La distinction loi d'ordre public - loi impérative est une création de la Cour de cassation (dégagée en 1948 dans un cas concernant le bail à ferme, pour l'Histoire avec un grand H smile, bien installée depuis dans la tradition juridique de notre landernau.
Pour faire court, les 1ères protègent l'intérêt général tandis que les 2e protègent des intérêts privés. Les conséquences techniques déduites de cette différence de protégés sont que :
> Un acte juridique violant une loi d'ordre public est nul de nullité absolue : toute personne peut l'invoquer et le juge doit la soulever d'office. On ne peut par ailleurs jamais déroger à une règle d'ordre public (la dérogation est donc sans effet, réputée non écrite).
> Un acte juridique violant une loi impérative est nul de nullité relative : seules les personnes protégées par cette loi peuvent se prévaloir de la nullité (ou décider de ne pas le faire...). Des dérogations sont possibles uniquement après que la protection ait pu jouer.
La déclinaison de ces distinctions théoriques n'est pas toujours chose aisée en pratique.
Je vois qu'on a à peu près, les mêmes horaires, gof wink. Comme ca, il y aura deux points de vue.
Je suis d'accord avec tous les risques de l'activité législative que vous décrivez. Je crois quand même correct de dire qu'il y a notamment sur l'autre plateau de la balance que les dispositions impératives sont les bienvenues quand elles offrent à certains le bénéfice d'une protection qu'ils perdraient plus que probablement par faiblesse (ignorance ou position de faiblesse dans le rapport économique ou autre) au moment de la négociation du contrat...Maintenant, dire que toutes les dispositions impératives existantes sont les bienvenues, c'est autre chose.
Bon WE.

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Gof
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Re : Un institut de Syndic ???

La liberté individuelle n'est pas l'antichambre de l'anarchisme ni l'ordre public son rempart. Je pourrais rentrer dans une discussion qui relève davantage de la philosophie du droit, mais ce n'est l'objet de ce fil de discussion. Disons que j'attache beaucoup d'importance au concept de liberté réflexive.

Le coeur de nos relations contractuelles est exprimé à l'article 1134 du Code civil : "Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites." Le pas respecter l'obligation contractuelle est une faute civile, comme l'a très justement soulevé Pffff, et peut donc être poursuivi devant les tribunaux sur pied des règles de la responsabilité contractuelle. Lorsqu'une convention ne règle pas l'une ou l'autre situation pouvant se produire dans l'exécution du contrat, le droit y supplée. Mais c'est avant tout l'imagination de l'individu qui nourrit la convention.

Certains comportements affectent cependant à ce point notre vie en société, qu'ils sont réglés par des normes dites d'ordre public. La contrariété à celles-ci est sanctionnée par la nullité, qui est absolue. Cela veut dire qu'elle peut être soulevée non seulement par chacun qui peut faire état d'un intérêt, mais également par le juge d'office. Non seulement les contrats contraires à l'ordre public sont nuls, mais certains peuvent également être sanctionnés par la société par une peine.

Enfin, depuis quelques décennies, avec la complexification des relations économiques, nous assistons à l'avènement du droit impératif, que l'on retrouve essentiellement dans le domaine du droit de la consommation. La convention contraire est ici également la nulle, mais cette fois-ci la nullité est relative : elle ne peut être soulevée que par les parties au contrat, mais jamais par le juge d'office.

Dans les trois cas, la faute contractuelle peut être poursuivie en responsabilité du débiteur de l'obligation, soit sur base de la convention, soit sur base de la loi impérative ou d'ordre public qui viendrait compléter d'office la convention. Le résultat dans les trois cas est le même pour le créancier de l'obligation.

Mais en protégeant des intérêts privés par des normes d'ordre public, et mêmes impératives, l'on tue l'initiative et la fertilité de l'imagination de l'individu. Au plus une norme de droit devient précise, au moins elle répondra aux besoins de chacune des situations pouvant se présenter.

Une autre conséquence, sans doute plus grave encore, est qu'à force d'alimenter les normes d'ordre public, l'on finira par ne plus les connaître non plus, mettant ne péril un grand nombre de transactions conclues de toute bonne foi.

C'est une cause du "normvervaging" (je ne connais pas d'équivalent francophone qui exprime si bien la chose). C'est la dérive selon laquelle le principe de la convention-loi n'est finalement plus si important aussi longtemps qu'elle ne concerne pas l'ordre public.

C'est enfin une porte ouverte à une ingérence de plus en plus grandissante de l'Etat dans les affaires privées. Aussi longtemps que les intentions de l'Etat sont bonnes, ce n'est sans doute pas si grave que cela, mais il ne faut jamais perdre de vue que la "Endlösung" était justifiée par des normes de droit, aussi abjectes soient-elles.

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grmff
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Re : Un institut de Syndic ???

D'avance je présente mes excuses à Grmff, pour un raisonnement aussi tortueux.

Pardonné... wink

J'avoue que le concept de loi "impérative", "d'ordre public" ou "standard" me laisse perplexe. Je ne m'y suis jamais vraiment intéressé.

Néanmoins, je ne trouve pas votre raisonnement tortueux.

Mais généralement, je me range aux explications de Gof avec qui je suis très souvent d'accord. Son explication est généralement plus juridique que la mienne, et plus théorique aussi: il retourne à la base du droit.

Dans ce cas-ci, j'avoue être dépassé. Mais je suis sûr que Gof va venir nous expliquer pourquoi les intérêts privés ne doivent pas être défendu pas une règle d'ordre public.

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Tintin
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Re : Un institut de Syndic ???

Ce jeudi matin, sur la rtbf radio, on a débattu sur l'anarchie. Définition de Wikpédia du mot anarchisme :"L'anarchisme est une philosophie politique qui tient à redonner à l'individu sa liberté au sein de la société, tout en rejetant les autorités de quelque nature qu'elles soient".
Gof a dit :

Je répète que s'engager dans la voie où des intérêts privés sont protégés par des normes d'ordre public peut constituer une dérive dangereuse et remettre en cause les fondements de notre Etat de droit.

Au vu de mon expérience dans la copropriété, beaucoup rêvent que ce soit un régime anarchiste qui lui soit appliqué. Plus de chef, plus de règles, plus de contraintes, chacun fait ce qu'il aime de faire, la collectivité (l'AG) règle ses problème elle-même.

Plus besoin de loi impérative ni public, le syndic met sa plaque seulement s'il en a envie, en contrepartie le copropriétaire fait également ce qu'il a envie. Normal il n'y a plus de règles. C'est la collectivité qui décide de tout.
Comme dans la copropriété, c'est l'AG qui décide de tout.
Quel que soit le régime que vous appliquerez, dans un groupe d'individus, il y aura toujours des dominants et des dominés. Des voleurs et des volés. Cependant si l'anarchisme donne à l'individu sa liberté au sein de la société, peut-on dire que celui qui était opposé à la décision du groupe et qui doit s'y conformer a retrouvé sa liberté ? Se conformer à l'autorité de l'Etat ou du groupe, c'est quif quif et bourrico, l'Etat, c'est nous.
Il faudra m'expliquer en quoi une loi d'ordre public peut empêcher une ACP de fonctionner correctement.
Si Gof n'est pas pour une loi d'ordre puiblic, car elle serait contraire à la liberté de s'associer et de vivre selon ses propres choix, cela s'apparente plus à l'arnachisme qu'à un Etat de Droit.

Il faut faire un choix, c'est le régime de l'anarchisme ou de l'ordre public.
Que proposez-vous ? Je crois que le régime qui nous mettra tous d'accord n'existe pas, il reste à inventer. Et celui qui l'inventera recevra le prix Nobel de la paix tous les ans pour l'éternité. Beau défi à relever.
Tintin
P.S. : D'avance je présente mes excuses à Grmff, pour un raisonnement aussi tortueux.

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pfffff
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Re : Un institut de Syndic ???

Ca ne m'étonne pas. Je m'attendais à avoir à la va-vite mis un pied dans des sables mouvants smile

A moins que je vois trouble, le texte prévoit expressément le caractère automatique et inconditionnel de cet affichage à la diligence du syndic. Le principe d'obligation d'affichage n'en est-il dès lors pas acquis, avec donc la possibilité pour un coproprio même minorisé de l'exiger ?

Ceci dit, je veux bien que l'ACP a un intérêt direct à l'affaire. Ce texte fait donc un peu partie des faux amis tant je mange un peu ma parole et reconnais effectivement le plus logique de passer par la case AG (de gré ou via le juge de paix) pour déterminer les modalités (même si l'enjeu est sommes toutes relativement mineur).

Une fois ces modalités arrêtées, si le syndic fout rien, un copropriétaire, seul, peut demander désignation syndic provisoire (avec la porte s'entrouvrant en prime sur vos débats d'accès à la fonction/profession et de modes de résolution des conflits). Pour l'astreinte, j'y mets toujours pas ma main au feu...

Le point de départ, c'était de voir si la problématique tournait ou non autour du caractère d'ordre public ou impératif de certaines dispositions. Je maintiens que ce sont plutôt les contours des droits impératifs à reconnaître aux copropriétaires minoritaires qui sont en jeu.

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immorp
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Re : Un institut de Syndic ???

pfffff a écrit :

577-8 § 2 du Code civil prévoit expressis verbis que l'affichage doit avoir lieu, inconditionnellement, dans les huit jours, à la diligence du syndic...Ca ne semble donc pas être à mon sens une obligation soumise à une décision (à la majorité requise) de l'AG.

dispute.gif Ce que j'ai déjà eu, c'est des plaintes de copropriétaires qui se plaignent de cette "publicité" faite à leurs frais dans leur immeuble, inutile et inesthétique à leurs yeux...
haha.gif

alors franchement....

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petitfuret
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Re : Un institut de Syndic ???

La jurisprudence n'est appliquée qua quand cela arrange le tribunal, tout comme la doctrine.
Le citoyen paie bien cher de nombreux ouvrages de doctrine écrits par d'éminents spécialistes,  qui peuvent aussi être magistrats en activité,conceptions que le tribunal balaie d'un coup de manche........
C'est à se poser pas mal de questions quand on analyse certains jugements : pourquoi le tribunal agit-il dans un sens ou dans un autre??

Cela dépend-il aussi de la notoriété  des avocats qui interviennent ?
Et dans le cas des ACP de la personne qui est syndic ??

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pfffff
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Re : Un institut de Syndic ???

J'ai regardé, un peu à la va-vite (bcp de casserolles sur le feu aujourd'hui).

577-8 § 2 du Code civil prévoit expressis verbis que l'affichage doit avoir lieu, inconditionnellement, dans les huit jours, à la diligence du syndic...Ca ne semble donc pas être à mon sens une obligation soumise à une décision (à la majorité requise) de l'AG.

577-8 § 7 du Code civil prévoit que tout copropriétaire peut demander, à titre individuel, en cas de carence du syndic, la nomination d'un syndic provisoire.

Pour moi, ces deux textes consacrent le droit du copropriétaire, à titre individuel, à forcer le syndic à afficher ces infos. Par rapport à ce type de défaillance, il me semble qu'on pourrait envisager d'autres mesures que la nomination d'un syndic provisoire. La jurisprudence ne s'est-elle jamais prononcée sur la possibilité de condamner le syndic à s'exécuter, éventuellement sous peine d'astreinte (et en prime, évidemment, les frais de justice pour sa pomme) ? C'est du droit commun des obligations qui peut constituer un bel incitant...

577-9 § 3, qui prévoit que "tout copropriétaire peut également demander au juge d'ordonner la convocation d'une assemblée générale dans le délai que ce dernier fixe afin de délibérer sur la proposition que ledit copropriétaire détermine, lorsque le syndic néglige ou refuse abusivement de le faire", n'est-il pas transposable à la question plus spécifique de l'ordre du jour (il me semble que ca rentre clairement dans l'esprit de cette loi) ? > demande au syndic > refus > justice de paix > solution différente selon que le point que le coproprio veut voir mis à l'ordre du jour est ou non légitime...

Je m'arrête là sinon ca va déborder de mes casserolles...

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luc
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Re : Un institut de Syndic ???

pfffff a écrit :

Je suis d'accord avec Gof sur le fait que ce qui est d'ordre public n'entraîne pas droit pénal. La conséquence essentielle - sauf oubli - du caractère d'"ordre public" d'une disposition est que le juge doit soulever d'office le moyen tiré de sa violation, et ce même si les parties dont l'intérêt est lésé déclarent ne pas vouloir s'en prévaloir. Ca n'entraîne pas pour autant droit pénal. Ceci dit, si la loi prévoit une amende, on est effectivement dans le pénal, avec pouvoir de police à la clé.

D'accord, j'avais écrit ma réponse, ayant en tête un exemple du domaine du Juge de Paix (que je n'ai pas encore retrouvé):

(si la loi prévoit des amendes)

pfffff a écrit :

Si je vous comprends, le problème de départ qui vous interpelle, c'est que "un copropriétaire doit assigner l'ACP". Pour moi, ce problème n'est pas lié au caractère impératif ou d'ordre public de la disposition mais plutôt à la question de savoir si chaque copropriétaire (ou plus largement toute personne lésée) ne peut pas réclamer directement, à titre individuel, au syndic de rendre des comptes... En l'état, je ne me hasarderai pas immédiatement à tenter une réponse. J'imagine que l'un ou l'autre dans les parages ont un avis assez fourni sur la question...

On ne peut demander des comptes à la personne morale "ACP", si le syndic agit comme organe (ce qui est le cas ici puisque l'obligation de la plaque se trouve dans le Code Civil). C'est seulement l'organe décisionnel de l'ACP (= l'AG) qui peut demander des comptes à l'organe exécutif "syndic".

Qui compose l'ordre du jour de l'AG? ... le syndic. On ne peut lui demander des comptes que s'il est d'accord.

C'est donc en pratique très difficile de demander des comptes à un syndic. Ce qui est probablement à l'origine de beaucoup de "malentendus" entre des CP et le syndic.

C'est un fait que l'organe facultatif de contrôle "Conseil de gérance", peut dans son rapport écrit annuel faire des constats et ainsi demander à l'AG de démarrer la procédure (pour la plaque) à l'AG suivante. Une demande de mise à l'OJ d'un point ne doit pas être mis à l'OJ. Dès qu'il obtient au moins une voix, il doit être  mis à l'OJ de l'AG suivante.  Si  le syndic ne le fait pas c'est une négligence et donc un motif possible pour le faire remplacer par le Juge.

Personnellement je suis favorable à l'application d'un chemin obligatoire (sauf cas graves), mais progressif, des mesures suivantes (dans cet ordre):
1. autorégulation (interne dans l'ACP et/ou la fédération professionnelle des syndics et/ou fédération de copropriétaires comme CNIC, SNP, ...)
2. médiation (institut, ...)
2bis. ombudsman (Ministère compétent pour la Copropriété)
3. sanction disciplinaire (institut)
4. mesure administrative (Juge de Paix = procédure contradictoire, avec enquête contradictoire préalable par l'Institut)
5. sanction pénale (partie civile: institut et/ou personne lésé)

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pfffff
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Re : Un institut de Syndic ???

Je suis d'accord avec Gof sur le fait que ce qui est d'ordre public n'entraîne pas droit pénal. La conséquence essentielle - sauf oubli - du caractère d'"ordre public" d'une disposition est que le juge doit soulever d'office le moyen tiré de sa violation, et ce même si les parties dont l'intérêt est lésé déclarent ne pas vouloir s'en prévaloir. Ca n'entraîne pas pour autant droit pénal. Ceci dit, si la loi prévoit une amende, on est effectivement dans le pénal, avec pouvoir de police à la clé.

Si je vous comprends, le problème de départ qui vous interpelle, c'est que "un copropriétaire doit assigner l'ACP". Pour moi, ce problème n'est pas lié au caractère impératif ou d'ordre public de la disposition mais plutôt à la question de savoir si chaque copropriétaire (ou plus largement toute personne lésée) ne peut pas réclamer directement, à titre individuel, au syndic de rendre des comptes... En l'état, je ne me hasarderai pas immédiatement à tenter une réponse. J'imagine que l'un ou l'autre dans les parages ont un avis assez fourni sur la question...

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Gof
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Re : Un institut de Syndic ???

luc a écrit :

Si l'absence de la plaque est  d'ordre public, alors un policier peut faire un constat (PV) et donner une amende de l'ordre de 10 euros à 100 euros je crois (si la loi prévoit des amendes).

Désolé, mais cette affirmation ne tient pas la route d'un point de vue juridique.

Si l'absence de plaque constitue une infraction pénale, alors les forces de l'ordre et le parquet sont compétents pour constater le délit et le poursuivre, chacun selon les compétences qui lui sont propres.

Le droit pénal fait partie du droit administratif, mais le droit administratif, qui est d'ordre public, n'est pas du droit pénal. Je répète que s'engager dans la voie où des intérêts privés sont protégés par des normes d'ordre public peut constituer une dérive dangereuse et remettre en cause les fondements de notre Etat de droit.

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luc
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Re : Un institut de Syndic ???

pfffff a écrit :

Merci pour vos réactions, qui me changent de l'accueil qui me fut réservé par d'aucuns. Mais bon, hier est un autre jour et je ne suis pas (ou rarement) rancunier après l'une ou l'autre prise de bec...

Je ne le suis pas non plus.

pfffff a écrit :

Et il y a à mon sens une vraie question sur le point de savoir dans quelle mesure et par quel moyen éviter que la fonction/profession soit accessible à des malhonnêtes et/ou incompétents avérés et, toujours à mon humble point de vue, chacune des quatre options envisageables a priori (auto-régulation, sanction pénale, disciplinaire, mesure administrative) draîne son lot de risques d'inconvénients...

C'est en fait la vraie question et le problème réel. Ce sera aux politiciens (élus par les professionnels, les copropriétaires, ... )  de faire ce choix.

pfffff a écrit :

Et, petit coq à l'âne (spécial dédicace smile, je n'aperçois pas non plus, comme gof, ce qui justifierait qu'on privilégie des dispositions d'ordre public plutôt qu'impératives, en tous cas pour ce qui concerne les aspects civils...

Un petit exemple (déjà expliqué sur ce forum en 2008) qui a été cité aujourd'hui dans la commission parlementaire de justice par un copropriétaire invité:

La plaque que le syndic doit afficher dans le hall de l'immeuble endéans les huit jours de sa nomination (ou réélection) et dont l'absence pose problème (voir la proposition de l'ABSA/IPI officieuse).

Si l'absence de la plaque est d'ordre impératif un copropriétaire doit assigner l'ACP pour faire afficher les données (loi impérative).

Si l'absence de la plaque est  d'ordre public, alors un policier peut faire un constat (PV) et donner une amende de l'ordre de 10 euros à 100 euros je crois (si la loi prévoit des amendes).

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pfffff
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Re : Un institut de Syndic ???

Merci pour vos réactions, qui me changent de l'accueil qui me fut réservé par d'aucuns. Mais bon, hier est un autre jour et je ne suis pas (ou rarement) rancunier après l'une ou l'autre prise de bec...

Et il y a à mon sens une vraie question sur le point de savoir dans quelle mesure et par quel moyen éviter que la fonction/profession soit accessible à des malhonnêtes et/ou incompétents avérés et, toujours à mon humble point de vue, chacune des quatre options envisageables a priori (auto-régulation, sanction pénale, disciplinaire, mesure administrative) draîne son lot de risques d'inconvénients...

Et, petit coq à l'âne (spécial dédicace smile, je n'aperçois pas non plus, comme gof, ce qui justifierait qu'on privilégie des dispositions d'ordre public plutôt qu'impératives, en tous cas pour ce qui concerne les aspects civils...

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grmff
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Re : Un institut de Syndic ???

Je viens de lire le projet de loi.

Cela confirme ce que j'en pensais à travers les commentaires de Luc. Cela ne sera rien d'autre qu'un "machin" de plus.

Aucune des problématiques ne reçoit de solution ni de précision.

Je ferai deux commentaires supplémentaires:m
1. passage d'un examen pour les syndics pratiquants qui veulent être inscrit: c'est un manque de vision évident. C'est éviter une zone de transition qui se fait TOUJOURS dans la mise en place d'une nouvelle réglementation. C'est donc se mettre à dos toute un pan de la profession. Idiot et représentatif du projet.

2. Obligation d'un syndic dès qu'il y a plus de 6 lots et plusieurs proprio. Idiot et mal torché. Je suis proprio de 8 lots dans une immeuble de 9 lots. Il faut un syndic professionnel? Des baffes, oui!!!

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Baxter
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Re : Un institut de Syndic ???

luc a écrit :

Je crois que des solutions ne peuvent être trouvés qu'en débattant entre des gens qui ont une expérience pratique (comme copropriétaire résidant ou pas, syndic, comptable, ...) et/ou théorique (comme notaire, avocat, agent immobilier ayant exercé comme gérant d'immeuble, expert-comptable, ...) du contexte.

Saluons cette approche démocratique....

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Gof
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Re : Un institut de Syndic ???

pfffff a écrit :

C'est tout ce que vous avez trouvé comme réplique ? Jouer l'homme ? Est-ce que ca trahirait votre malaise sur le fond des questions ?

Si je ne suis certes pas syndic (....)

dix.gif

Au passant, il ne me semblait pas que More préconisait le totalitarisme, mais pensait l'émergence de la notion d'Etat (car cela n'a pas toujours existé), au même titre que Jean Bodin, pour ceux qui aiment tellement comparer nos traditions à celles de nos voisins. Bien que nous ayions le même Code civil, il n'est pourtant pas le même. Mais bien entendu, je ne suis pas spécialiste ...

Pfffff n'a pas vu finement les choses, il a mis dans le mille. De bons comptes font de bons amis. S'il fallait un institut des entrepreneurs (et entrepris  wink ), je ne donnerai pas cher de notre économie. Par contre,  Code des sociétés, pragmatique et de bon sens en général, pourrait en inspirer plus d'un pour la gestion de ce qui n'est autre ... qu'une société (je suis certain que Luc va nous dégoter une définition du terme). Mais ici encore, je ne suis pas spécialiste hein. Je n'ai jamais été qu'au berceau de plusieurs ACP, mais ça ne compte sûrement pas.

Des règles comptables claires et compréhensibles pour tous les copropriétaires "non-spécialistes" serait le bon pas à faire. Que l'AG contrôle ses affaires et tant pis si elle estime que c'est l'affaire de l'autre.

Trop d'impôt tue l'impôt. Ca vaut pour le droit aussi. Avec Pfffff, je suis d'avis que le Code civil regorge de solutions pour pallier les problèmes qui surgiraient dans les relations que tissent les individus entre eux. Il n'est pas toujours nécessaire d'inventer de nouvelles lois qui ne disent pas autre chose que ce qui est évident, mais ne font que complexifier la vie. Il n'est pas nécessaire non plus de déléguer à quelques "spécialistes" le droit de vérité, relèguant les autres au parterre des imbéciles silencieux.

Et pour clore, le Code de la route est d'ordre public, mais cela n'empêche pas qu'il soit enfreint à  tout bout de champ (c'est sans doute le 40e sophisme).

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grmff
Pimonaute non modérable
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Re : Un institut de Syndic ???

Contrairement à ce que Luc pense, je trouve que l'argumentation "à tiède" de pfff est finement analysée.

Les points soulevés montrent qu'il y a une analyse technique juridique, ou une expérience similaire, qui sont absolument dignes d'être étudiés.

Je pense aussi que Luc a simplement mal compris la dernière phrase... ce qui lui a fait zapper tout le rester en le balayant d'un geste de lapin.

Par contre, suite la prose de pfff, je voudrais rappeler les règles de bienséances, même dans les débats animaux.

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ABSA
Pimonaute bavard
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Messages : 288
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Un institut de Syndic ???

Mr Van Nieuwkerke (Spa) a déposé au Sénat une "proposition de loi portant création de l'Institut des copropriétaires et syndics et visant à la reconnaissance et à la protection de la profession de syndic".

Lien vers le texte de la proposition.

Nous ne sommes pas positif à cette demande.

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