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J'ai décidé de relater l'histoire de mon dernier investissement. L'histoire n'étant pas finie à l'heure d'écrire ces lignes, je ne peux vous dire si elle se terminera bien, mais je suis largement optimiste...
Je ne sais si je dois mettre cette petite histoire dans le salon "achat/vente", puisque l'histoire de l'achat est longue et rebondissante, dans le salon "copropriété", puisque c'en est une tout aussi étourdissante, dans le salon "location", puisque l'objectif final est bien de louer, dans le salon "législation régionale", avecles changements de règles qui sont en train de s'opérer, ou dans le salon "trucs et astuces bricos" voire carrément sur bricozone, puisqu'il y a eu des travaux de rénovation.
Alors, je vous le livre en vrac. Dans le salon.... "information en vrac". J'en ai déjà écrit pas mal deci-delà. Je mettrai les liens plus tard
Il faut savoir tout d'abord que j'avais dit à mon clerc de notaire habituel (Ah ben oui. Au stade où j'en suis, j'ai un clerc de notaire habituel...) que c'était fini. Que je n'achetais plus. Que je me calmais. Que j'allais profiter, voyager, me simplifier la vie, etc. Il m'avait répondu que c'était la 3e fois que je lui disais cela...
Alors, oui, soudain, en mai ou juin 2016, une petite annonce m'a fait "tilt" dans le cerveau. D'un côté, cela veut dire que je regardais à nouveau les petites annonces. Parce que quand on trouve, c'est souvent qu'on est à l'affut de quelque chose...
Donc, une petite annonce du style "Studios à partir de 30.000€ - Appartements une chambre à partir de 40.000€ - Appartements deux chambres à partir de 60.000€ - Maison etc" mise par un agent immobilier de la place, mais que je ne connaissais pas. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis dit que c'était le patrimoine global d'un gros propriétaire que je connaissais qui arrivait soudain sur le marché. Dont un immeuble abandonné depuis 2 ans dans une rue où j'étais déjà propriétaire et où j'avais mes habitudes. Et ce gros immeuble me faisait de l'oeil depuis pas mal de temps...
J'ai donc téléphoné, et l'aventure a commencé...
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Un des studios était inoccupé depuis quelques années en plus. L'occupant était parti 2 ans plus tôt à l'hôpital en laissant les fenêtres ouvertes.
Bon, j'avoue, celui-là, je ne l'avais pas visité avant de signer...
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Bien conscient qu'il faudra vider l'immeuble (rez+6) de l'ensemble de ses déchets et encombrants, je commande un container, le plus grand possible. 30m3 tout venant. Et une équipe de 6 travailleurs sous le statut ALE pour vider l'immeuble.
Première journée, 5 sont présents sur les 6 prévus. Je fournis gants et 100 sacs poubelles. Vider les armoires, jeter tout ce qui rentre dans des sacs poubelles, et les descendre. Je vous rappelle: rez+6. Ascenseur en panne... A midi, je vais rechercher 100 sacs de plus... Une montagne de sacs poubelles devant l'immeuble. Tout a été embarqué par le camion le lendemain.
Le lendemain matin, le container arrive. 30m3. 4 gars sur les 5 de la veille. On en a pardu un au passage. Le container a été rempli en 6h de boulot. Et il en restait assez pour en remplir un deuxième... mais pas vraiment le temps. Et je pense que les gars étaient sur les rotules. Rez+6 que je vous dis... 30m3. Par les escaliers...
Bref, 900€ de container. 5 hommes x 8 heures x 6.2€/heure la première journée et 4 x 8 x 6.2 la deuxième. 446€ de main d'oeuvre.
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grmff a écrit :J'en suis toujours à ma politique du "acheter avec l'argent des banques, rembourser les banques avec l'argent des locataires."
A ce stade de votre histoire (j'espère qu'il y aura beaucoup d'autres chapitres), beaucoup auront compris que la citation ci-dessus est incomplète.
Dans votre maxime, il manque l'expression du "et prendre un certain nombre (beaucoup ?) de risques", "donner du temps" et "assumer".Je fais confiance à votre sens de la formule pour l'exprimer mieux que moi.
Même si je comprends et partage votre politique, la maxime aussi lapidaire me fait craindre un "salaud de propriétaire" en écho.
Tous ne sauront pas mesurer le risque et les efforts que ces premiers chapitres de l'histoire dévoilent.Ce n'est qu'une humble réflexion d'un lecteur qui attend la suite de cette belle histoire. Rien d'autre. Et certainement pas une critique.
Je ne pense pas être du côté des marchands de sommeil, même si j'en suis un, comme je l'expliquais au juge dernièrement. Mais, ne nous éloignons pas du sujet...
C'est vrai qu'il y a du risque, de l'inconnu, des déboires (comme le dit le titre...), des efforts, des déceptions et tout est à assumer... Mais ça, vous en aurez du détail dans la suite...
Quant à salaud de proprio, je m'en réfère à ma dernière mise en location, avec un locataire qui revient après quelques années, et qui me disait "si vous étiez boucher charcutier, on serait client régulier". Interprétez le comme vous le voulez...
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J'en suis toujours à ma politique du "acheter avec l'argent des banques, rembourser les banques avec l'argent des locataires."
A ce stade de votre histoire (j'espère qu'il y aura beaucoup d'autres chapitres), beaucoup auront compris que la citation ci-dessus est incomplète.
Dans votre maxime, il manque l'expression du "et prendre un certain nombre (beaucoup ?) de risques", "donner du temps" et "assumer".
Je fais confiance à votre sens de la formule pour l'exprimer mieux que moi.
Même si je comprends et partage votre politique, la maxime aussi lapidaire me fait craindre un "salaud de propriétaire" en écho.
Tous ne sauront pas mesurer le risque et les efforts que ces premiers chapitres de l'histoire dévoilent.
Ce n'est qu'une humble réflexion d'un lecteur qui attend la suite de cette belle histoire. Rien d'autre. Et certainement pas une critique.
Dernière modification par D1791 (20-04-2018 20:12:39)
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Et si vous nous disiez ce qui vous rend si confiant ? Ce n'est pas anecdotique dans votre histoire.
C'est une bonne question.
Pourquoi fonce-je comme un dératé sur un immeuble en ruine, les pieds dans l'eau, l'ascenseur aussi, avec des squatteurs et des déchets partout?
Ben, la valeur de cet immeuble n'est pas immédiatement apparente. Il va rebuter tout le monde, et s'il ne se vend pas avant l'hiver, il risque de ne plus avoir de valeur du tout. Il suffirait que les tuyaux éclatent dans le sol pour l'eau ou le chauffage, et plus personne ne se risquerait à acheter ce bateau.
La vente doit donc être rapide, sinon le vendeur y perdra ce qu'il lui reste. Le prix est donc excellent. Pas insolent, mais excellent.
Pourquoi le vendeur a-t-il laissé aller les choses ainsi? Mal entouré, trop vieux pour surveiller son entourage, escroc rattrapé par le fisc aussi, malhonnête rattrapé par la ville qui a fait fermer des dizaines de ses logements. Sans moyens, ni financiers, ni humains, pour réagir et faire faire les travaux et remise en ordre. Bref, le couteau sous la gorge.
Pourquoi je n'ai pas eu peur? Parce que, comme je l'ai mentionné, j'ai le petit frère de cet immeuble. Construit par le même promoteur, avec les mêmes techniques, à la même époque, avec des studios similaires, dans la même rue. Quand j'ai commencé à acheter des studios dans la copropriété, l'immeuble n'était pas loin du même état. Hier, les gens mangeaient par terre dans les caves. Aujourd'hui, il y fait si propre qu'on pourrait y manger. Mais j'ai chassé les mangeurs, les dormeurs, les drogués, les squatteurs, les prostituées, et ce n'est plus un WC. Bref, c'est géré et je sais y faire.
Pourquoi d'autres ont eu peur? Parce que c'est Charleroi. Parce que c'est une rue historiquement mal fréquentée. Parce que ce sont des studios. Parce que la tâche semble énorme et les imprévus potentiellement monstrueux. Parce que l'immeuble a été fermé par les pompiers pour raison de sécurité. Parce que l'immeuble était invisitable. Bref, je pense que les autres n'ont même pas eu le temps d'avoir peur: l'agent immobilier les refroidissait immédiatement au téléphone...
Sans doute que cet immeuble, il n'y avait que moi pour être assez biesse que pour me lancer dans le projet.
Et je ne sais pas pourquoi il n'y a que moi qui ai vu qu'à un tel prix, rendement et plus value immédiate potentielle étaient aussi intéressants. Et qui ai foncé tête baissée dans ce piège.
Achetés 20.000€/studio, je comptais les louer 400€/mois et par studio. Si je devais les vendre, j'ai estimé que, après travaux, ils vaudront 30 à 40.000€. Mais je ne compte pas vendre. J'en suis toujours à ma politique du "acheter avec l'argent des banques, rembourser les banques avec l'argent des locataires."
Est-ce que cela répond à votre question?
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Et si vous nous disiez ce qui vous rend si confiant ? Ce n'est pas anecdotique dans votre histoire.
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Novembre 2016
J'ai bien compris que ce ne serait pas signé pour le 30 novembre. Mais, un peu fou et encore très très confiant à ce stade, je me lance et j'avance.
Primo, vider les caves de l'eau qui l'envahi. Il reste un compteur actif au 2e étage, une rallonge, une pompe à 30€, et on vide le tout.
Ensuite, faire venir Ores pour vérifier que les compteurs ne sont pas "fraudés". Il n'est pas question que je reprenne des compteurs à mon noms s'ils sont trafiqués. Rendez-vous pris, ils viennent à 3 pour vérifier et plomber l'ensemble des compteurs. 120 plombs qu'ils ont mis. Ils avaient mal aux avant bras après l'opération...
Dès que c'est fait, je les reprends à mon nom et demande leur ouverture (pour ceux qui sont fermés...). Rebelotte, réouverture des compteurs scellés et replombage.
Ensuite, électricien et remise en conformité de tous les tableaux (2 différentiels par tableau, nouveaux disjoncteurs, nouvelle ligne 6mm2 pour la taque, etc) et contrôle par OCB. Ce contrôle est à acharge du vendeur, mais j'avance les fonds à l'électricien, qui doit me rembourser dès qu'il est payé, ce qui ne sera pas le lendemain...
Après cela, chauffagiste, pour remettre en fonction la chaudière. Bruleur d'occasion, changement d'un ou deux circulateurs, et la machine redémarre. Je passe sur les suies, sur la vapeur et les fumées au démarrage. Ben oui, la laine de roche autour du corp de chauffe de la chaudière est trempée... Mais bon, cela démarre, l'installation était toujours sous pression depuis tout ce temps. 3500€ de frais plus tard, nous avons du chauffage...
Electricien, ouverture des compteurs, un peu de mazout et quelques frais de chauffagiste, j'en suis déjà à 5 ou 10.000€... avant les actes. Boarf... Ce n'est certes pas malin, mais l'immeuble n'aurait sans doute pas passé l'hiver sans un minimum de chauffage... Donc, c'était un peu quitte ou double...
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Nous voilà donc fin octobre 2016, juste avant l'hiver. Le 3e hiver que l'immeuble passerait sans chauffage.
Le vendeur a insisté pour mettre la clause que les actes seraient signés avant le 30 novembre 2016. J'ai arrêté de discuter et j'ai laissé mettre cette clause irréalisable (société étrangère...) Dans le compromis, je recevais l'autorisation de sécuriser l'immeuble: réouvrir les compteurs électriques à mon nom, virer les squatteurs, ouvrir les portes dont les clés étaient perdues, remettre le chauffage en fonction, etc.
Impossible évidemment de signer dans le délai exigé par le vendeur. C'est pas de ma faute, mais les notaires n'ont pas le temps matériel pour le faire...
Donc, je sécurise. Je vire le squatteur. Je remets en route la pompe vide cave sur le dernier compteur ouvert, avec une rallonge. Je remet 1000L de mazout. Je fais changer le brûleur (noyé...). Je réouvre les compteurs, après replombage de ceux-ci par Ores, histoire qu'une fraude ne soit pas mise à mon compte... Je chauffe, j'aère, je fais sécher le bâtiment.
Le vendeur étant incapable de sortir le moindre cent, je prends un accord avec l'agent immobilier: je prends le contrôle électrique, indispensable à la vente, à ma charge, et me ferai rembourser à la vente. Pour que le contrôle soit positif, je fais venir mon électricien, il change les 20 tableaux des studios, mets 40 différentiels, change les circuits "cuisinière" en 6mm2, change les prises défectueuses, fait les schémas, et fait venir OCB. Quelques milliers d'euros d'investissement dans un immeuble qui ne m'appartient pas encore...
Novembre se passe sans nouvelle positive des notaires. Décembre aussi.
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Juin 2016 (environ)
Je téléphone à l'agent immobilier qui a mis une jolie annonce pour un ensemble de studios, appartements 1ch, appartements 2ch, maisons... Je suis persuadé, intimement, sans trop savoir pourquoi, que c'est Mr A. qui vend, enfin, tous ses biens.
- Bonjour, je téléphone relativement à l'annonce pour les studios, appartements etc.
- Oui, que puis-je pour vous?
- Ben, honnêtement, je me demandais s'il s'agissait des biens de Mr A.
- ...
- Parce que si l'immeuble à studio "Volga" est dans le lot, il m'intéresse. Le reste ne m'intéresse pas.
- ... co... comment vous le savez?
- je ne le sais pas. Mais c'est mon pif, voyez vous.
- Ben, oui, vous avez vu juste...
Bingo. Le grand frère d'un immeuble dont je suis déjà propriétaire, construit à la même époque, par Mr. A., avec le même genre de chose. Que j'ai déjà visité avant sa fermeture par la ville sur avis de péril imminent des les pompiers lors de la Task Force, contrôle que j'avais subit également (mais moi, avec succès...) Dont des occupants avant sa fermeture m'avaient loué un logement, dont un occupant expulsé avait pris un logement chez moi également, et dont une copropriétaire était devenue une de mes locataires parce que sans chauffage, sans électricité, sans eau chaude, sans ascenseur, cela devenait compliqué d'habiter...
Je demande donc de pouvoir faire une visite. Rendez-vous est pris. En traînant des pieds de la part du représentant du propriétaire, avec complication. Le jour du rendez-vous, l'agent immobilier est présent, le représentant du propriétaire arrive... sans les clés. Impossible de visiter? Point du tout. Ma locataire, copropriétaire d'un des studios, me prête la clé. Très honnêtement, j'avais déjà visité l'immeuble avec elle...
Le représentant du propriétaire râle, mais la visite se fait.
30cm d'eau dans les caves (forcément: plus d'électricité, donc plus de pompe vide-cave), chaufferie sous eau, ascenseur à la cave... sous eau. Machinerie d'ascenseur à la cave. Portes défoncées. Caves pleines et puantes. Squatteurs.
Je demande l'autorisation de prendre tous les renseignements et de visiter en l'absence du propriétaire. L'immeuble étant vide, cela ne pose pas de soucis. J'ai donc le temps de faire mes recherches urbanistiques et autres, et de visiter l'immeuble avec un architecte.
Mais bon, résumons... Je fais une offre fin septembre 2016, valable 5 jours. Elle est acceptée après petite négociation. Mon offre concerne un ensemble de 20 studios et un garage, soit l'immeuble complet à l'exclusion d'un garage et un studio. Le compromis est lancé, mais on se rend compte que les studios appartiennent à 3 sociétés différentes, dont une à l'étranger, dont aucune n'est en ordre au niveau des pouvoirs des administrateurs, et celle qui est à l'étranger a été radiée de son adresse. En outre, Mme A. est propriétaire de l'usufruit d'une partie des biens. Cela fait donc 4 situations administratives différentes pour les biens, sans compter le garage pour lequel aucun acte de vente n'est retrouvé.
Mais, innocent et naïf comme je suis, je fais un compromis, signé avec Mr A. et un administrateur (le représentant qui qui s'était présenté sans clés à la visite...) pour les sociétés, ainsi que Madame A., comme usufruitière.
Rendez-vous à 5h. Discussion interminables sur la répartition du prix, parce que je voulais que la répartition du prix soit indiquée studio par studio. Vers 6h, le soir tombe, la discussion s'accélère dans le noir et on finit par signer.
Le gars était tellement loin qu'il s'était fait couper le courant dans une partie de sa propre habitation...
Bref, le compromis, préparé par le notaire du vendeur, est signé le 20 octobre. L'agent immobilier, qui travaillait son client au corps depuis des mois, jubile. Elle visualise déjà le bon de commande de sa nouvelle voiture... Je suis très content aussi.
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