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Mes petites histoires de locataires...

grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

J'ai attrapé le Covid.

Quand le centre d'appel m'a contacté, il m'ont posé un tas de questions.
Avez-vous fréquenté une centre pour handicapé? Pour réfugiés? Pour personnes agées? Une institution psychiatrique?

J'ai ri. Mais j'ai ri. Et je ne sais pas ce que je devais répondre...  big_smile

(Sinon, on se remet, merci)

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :

Voilà ma petite histoire du jour. Enfin, du jour. On va dire que je vais vous la raconter aujourd'hui...

Il me semblait que je vous en avait parlé, de cette locataire. Parce qu'avec elle, il y en a eu des histoires, des belles et des pas mûres. Souvent et depuis très longtemps.

Elle est locataire depuis 20 ans (presque et demi). Vieille demoiselle, seule, avec un retard mental important, avec des réactions d'un gosse de 6 ans, mais un raisonnement parfois très élaboré. Bref, un cas.

Elle habite seule, en autonomie. Son administrateur est un ... assez peu communiquant. Rien en me regarde jamais, il ne répond jamais quand on pose des questions. Même quand le loyer n'est pas payé, il ne répond pas, n'explique pas, ne fait rien non plus pour améliorer les choses. Bref, un administrateur avec lequel je ne travaillerai plus, et tant pis pour ses administrés qui ont la mal chance de devoir se le coltiner, et qui en plus auront plus de mal pour trouver un logement.

Elle peut être charmante, voire attachante. Et parfois insupportable et à jeter par la fenêtre.

En juin, elle est tombée chez elle. C'st pas qu'elle soit agée, mais elle a des difficultés pour marcher, on lui a remplacé un genou, et il faudrait bien faire l'autre aussi. Elle est donc tombée chez elle, et n'a pas su se relever. Les pompiers ont dû casser le cylindre. Après quelques jours à l'hosto, elle est de retour chez elle. Rebelote, elle chute à nouveau, et les pompiers forcent de nouveau la porte.

Je ne sais plus si c'est 2 ou 3 fois qu'elle est tombée. Mais on a conclu qu'elle ne pouvait plus vivre seule. Elle a donc été placée, contre son gré. En effet, elle voulait rester chez elle. Fermement.

Lors de la réparation de la porte, j'ai pu voir l'état, épouvantable, de l'appartement. J'ai demandé à la locataire et à son administrateur l'autorisation d'entrer pour virer tout ce qui était périssable, du genre poisson fumé hors du frigo. J'ai envoyé quelques photos à l'administrateur pour lui montrer la situation. On a descendu 8 sacs poubelles de nourriture périssable ou périmée (ou les deux) et autant de sacs bleux PMC qui trainaient dans l'appart.

De mauvais caractère, elle a frappé sa colocataire. En effet, vu le budget disponible, elle était dans une chambre à deux lits. Après des mots d'oiseau échangés avec la direction, elle a été virée de l'établissement, sans retour. Enfin, avec retour chez elle. Parce que comme c'était els congé, les instances judiciaires n'ont pas eu le temps de décider de faire vider l'appartement, et donc il n'avait pas été libéré. Moralité: elle est de retour chez elle.

Je passe les échanges avec l'administrateur, qui n'administre pas grand chose, et sur l'état de l'appartement qui n'a pas changé depuis. En effet, elle se débrouille toujours pour éviter d'être présente lorsque l'aide familiale passe. Du coup, le morceau de cylindre cassé par les pompiers en juin est toujours au sol, au même endroit. Le sol de la salle de bain est toujours de la même couleur, qui n'est pas d'origine. Cela pue toujours autant. Il y a des dizaines de sacs de vêtements et autres qui sont partout dans l'appartement.

Je l'ai donc appelée hier. Cela ne s'est pas bien passé. Elle m'avait appelé parce qu'elle n'avait plus d'eau chaude. On avait pris rendez-vous "dans l'après midi", et elle n'était pas là. Après un appel pour savoir où elle était, elle m'autorise à entrer chez elle en son absence. C'est là que j'ai vu le morceau de cylindre qui n'avait pas bougé depuis juin.

Et donc, après avoir réglé son problème de chauffe-eau (qui était un simple bouton à tourner...), je l'ai eue en ligne, pour lui expliquer que je ne pouvait plus tolérer l'état de l'appartement. Vous allez me dire que je me mèle de ce qui ne me regarde pas. Certes, chacun vit comme il veut... jusqu'à un certain stade. Et là, le stade il est largement dépassé. Les odeurs dépassent d'ailleurs dans le couloir aussi, et cela suffit.

Elle refuse de téléphoner à l'aide familiale "On voit bien que ce n'est pas vous qui payez le téléphone!" alors que c'est elle qui n'est pas présente quand elle vient...

Comme d'habitude, comme un gosse pris les doigts dans le pot de confiture, elle me raccroche au nez. Elle finit pas reprendre l'appel, et me présente ses excuses, comme à chaque fois. Mais j'avoue, le ton était monté d'un cran par rapport à l'habitude. Et elle me promet de reprendre contact avec l'aide ménagère.

Alors, j'ai fait quelque chose que je n'ai jamais fait précédemment. J'ai envoyé le congé-renon, étant donné qu'on est un peu plus de 6 mois avant le triennat en cours. Parce que je considère qu'elle est en danger pour elle-même, qu'elle ne tient plus sur ses quilles (3x embarquée à l'hosto pour des chutes...), qu'elle ne gère plus son appartement du tout (elle ne sais plus se pencher pour ramasser ce qu'il y a au sol). Mais aussi parce que son papa, chez qui elle va tous les jours (ce qui explique qu'elle n'est pas là quand l'aide ménagère vient...), n'a plus la santé pour s'en occuper, qu'il est très âgé, et que le jour où il décède, je crains bien que seule dans son appartement, ce soit encore pire que maintenant.

En outre, si elle est placée la même semaine que celle où son papa décède, elle ne pourra jamais s'en remettre.

Elle m'a appelé aujourd'hui. Elle avait un papier annonçant un recommandé dans la boîte, et elle avait compris ce que c'était: le renon.

Ses réactions en vrac:
- Ah ben puisque c'est comme ça, je ne vais pas appeler l'aide ménagère, et vous pourrez nettoyer vous-même
- Mais je n'arriverai pas à trouver un nouvel appartement en 6 mois!
- Vous ne pouvez pas!

Bref, très dépitée. Il faut dire, très seule. Plus de famille proche. Plus de capacité physique pour se prendre en main. Pas de capacité mentale pour gérer sa situation. Et son administrateur ne lui répond pas plus qu'à moi...

A quel point elle est seule? Ben, quand je lui avais amené ses pelotes de laines dans son institution, elle m'avait dit qu'elle avait effacé les numéros des contacts qu'elle avait, puisqu'elle ne les reverrait plus: je suppose les infirmières, l'ouvrier qui venait réparer ses bêtises, les aides familiales. Et de rajouter: j'ai laissé votre numéro, sinon mon téléphone serait trop vide. Avec sa voix d'enfant dans son corps de Quasimodo taille Shrek. Elle l'avait déjà foutu le moral dans les chaussettes.

Là, j'ai pas le moral non plus quand je pense à sa situation. Mais j'ai décidé de me protéger, de me carapacer dans mon rôle de proprio, en enlevant ma cape d'assistant social. Je pense que je suis fatigué. Je ne suis pas équipé pour me battre contre le système. Je ne suis pas entouré d'une équipe pour gérer ce genre de situation. Alors, je lui ai dit stop. Et même si je sais que c'est la bonne décision, même si je sais que c'est mieux pour sa propre sécurité et santé, même si la manière qu'elle a de gérer son frigo la met en danger et qu'elle doit être prise en main rien que pour cela, même si elle est en danger parce que si elle chute encore chez elle, rien en dit qu'elle sera entendue par les voisins et secourrue par les pompiers, ben même si tout ça, cela me fout en l'air de savoir qu'il aurait suffit d'un système l'entourant de manière appropriée chez elle pour qu'elle puisse y rester et y être libre.

Mais cela n'existe pas en Belgique. Personne pour organiser un passage régulier, une prise en main ferme, une gestion, un passage pour les médocs, etc. Alors, quand cela se dégrade, il n'y a plus qu'une solution: placer la personne en institution.

Et ne me dites pas que j'airais pu faire appel au "Service Urgence" du Cpas. La dernière fois que je l'ai fait, ils m'ont dit de jeter la personne dans le caniveau, et qu'ils viendraient l'y rechercher.

Bonsoir.

Retour sur la fin de cette histoire.

J'avais envoyé le congé à cette locataire. J'avais toutes les craintes qu'elle ne quitte pas. Et finalement, elle est partie début du mois, l'appartement a été vidé par des déménageurs, et je vais pouvoir le faire nettoyer, repeindre, refaire la cuisine, décaper le carrelage mettre une cloison pour transformer ce dernier appartement 1 chambre de l'immeuble en appartement deux chambres, et le relouer en faisant passer le loyer de 500 à 600€, et donner les clefs au candidats qui attend depuis l'an dernier.

J'ai repris contact avec l'enfant difficile qu'elle était, histoire de prendre des nouvelles, et elle m'a quasi raccroché au nez. Je pense qu'elle n'est pas contente d'avoir dû quitter son appart. Pas contente que l'époque bénie de la liberté inconditionnelle soit derrière elle. Pas contente que sa vie en bonne santé soit passée.

J'ai donc archivé son numéro de téléphone, et cela m'a fait bizarre.

Reste maintenant à trouver quelqu'un pour nettoyer cet appart. Parce que le bout de cylindre cassé en juin que j'avais retrouvé en octobre, ben, il n'avait toujours pas bougé.

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Tiens, une locataire partie depuis... ouf au moins tout ça, avec une dette que je n'ose pas mentionner ici, me paie 110€ avec une communication structurée.

Je la croise régulièrement en ville. Je ne lui dit plus bonjour, c'est une perte de temps. Même quand elle est partie de mon logement, elle a encore réussi à fiche le brin ailleurs à un tel point que le pâté de maison où elle avait élu domicile (où j'ai un immeuble...) s'est retrouvé infesté de rats et de souris.

Ahah! Elle a fait un paiement en se trompant de destinataire!!! Je suis curieux de connaître sa réaction quand elle s'en rendra compte...  big_smile

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec 3 visiteurs pour un logement.

Le premier s'est mélangé les pinceaux dans les heures. Au téléphone, il me dit qu'il vient asap, et sera là dans moins d'une heure si je peux attendre.
Le second n'a pas décroché.
Le troisième a prévenu qu'il avait des heures sup' à faire, et donc ne viendrait pas. C'est ce qui était convenu. Il m'avait dit qu'il ne saurait pour ses heures sup' que à 3h, et m'a prévenu. Donc, c'est bon.

Le premier a fini par arriver, a visité, et prend le logement. Une erreur peut arriver.
Le second a fini par m'envoyer une réponse:

Bonjour, j'ai regarder une série sur Netflix jusqu'à 4 h du matin alors me suis pas lever tôt désolé

Boarf. Pas grave. Des locataires, il y en a... (mais c'est vrai que le téléphone est calme, pour une annonce de studio et une annonce d'appart 1ch en ligne...)

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Hier, je fais un rappel aux locataires en retard. Il y en a moins que d'habitude, et c'est plutôt bien...
Le fils d'un locataire très régulièrement en retard me contacte:
- Mon père est maintenant à la pension, et donc il touche le 20. I payera donc son loyer le 20. C'est bon?
- Ben non. Le loyer se paie entre le premier et le 5, en fonction de la date à laquelle vous touchez. S'il me paie le loyer de juin le 20 mai, c'est bon. S'il me paie le loyer de mai le 20 mai, c'est trop tard.
- Oui mais il ne touche que le 20.
- Pas de problème. Comme tout le monde, il suffit qu'il garde son argent du 20 pour payer son loyer à temps, le premier.
- Oui mais avant il touchait le 1er, maintenant, il touche le 20
- Ce n'est pas mon problème, mais le sien. Il a touché sa dernière paie le 1er février. Il a touché sa première pension le 20 février. Il avait donc les sous pour payer son loyer. Je ne suis pas une banque, et je ne fais pas crédit. S'il a dépensé tous ses sous, qu'il rattrappe le loyer en retard en 3x, et le problème sera réglé.
- Mais M'sieur. il a des frais et des dettes. il saura pas. Si c'est comme ça, il va chercher ailleurs.
- Si il a des dettes, raison de plus pour qu'il n'en fasse pas avec moi. Il peut chercher ailleurs, les règles de préavis sont simples...

Cela n'a pas gueulé au téléphone, mais on ne s'est pas quitté trop bien.

Aujourd'hui, je croise le locataire. (pas son fils)
- M'sieur, j'ai payé le loyer, hein. Comme ça, c'est fait.
- Ah bon? Super. Mais on n'est pas le 20. Où avez-vous trouvé les sous?
- Oh ben des amis m'ont prêté. Et voila encore 150€ en cash, comme ça ça avance.

N'importe quoi. Un peu pittoresque... Mais à mon avis, il n'est pas prêt de quitter ce logement, qu'il n'occupe que quand il s'engueule avec madame...

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :
grmff a écrit :
grmff a écrit :

La suite n'est pas heureuse.
Après le départ de l'occupante de l'appartement qu'ils avaient loués, ils se sont installé. Tout devait être au mieux dans le meilleur des mondes.

Comme souvent malheureusement, Madame ne s'est pas adaptée à un monde trop tranquille, et est partie en courant, laissant toutes ses affaires derrière elle, quittant Monsieur avec qui elle avait partagé ses galères. Monsieur est dévasté et se demande s'il pourra payer un logement qui est trop grand pour lui maintenant.

Bref, une histoire avec quelques années sans avoir un chez soi ne peut être trop simple...

Ce soir, appel très ennuyé de Monsieur. Lors de l'échange précédent, nous avions évalué le risque que l'appartement soit trop coûteux pour lui-même, mais aussi que nous ferions un nouveau bail pour lui seul, et le fait qu'il aurait droit à la prime installation/adel.

En réalité, il va très bien. Très très bien. Madame est revenue, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Conclusion: elle était bien partie sur un mouvement de panique d'être dans ses 4 murs à elle, alors qu'elle n'avait plus eu cela depuis 6 ans, sans dormir dehors pour autant.

Ahhh, j'aime bien les histoires qui se terminent bien. Enfin, suite au prochain épisode me dit mon pif...

Aujourd'hui, appel de l'agent de quartier.
Dites Mr Grmff, vous savez que vos deux ex-SDF héberge une 3e personne, SDF également? J'y suis passé pour les changements de domicile, et j'y ai trouvé cette 3e personne qui dormait, à 11h du matin, dans une atmosphère bleuté dont la fumée n'était pas du tabac...

Je leur ai donc tiré les oreilles. Je leur ai rappelé que le logement était pour eux, et rien que pour eux. Je leur ai rappelé que "Charité bien ordonnée commence par soi-même" et que la solidarité avec les anciens compagnons de galère les ramènerait à la rue assez vite.

J'ai eu droit à une excuse bidon ("elle me devait des sous et voulait me les rendre. C'est fait et elle ne reviendra plus") C'était bidon parce que j'avais croisé la personne en question dans les communs la veille... Bref, j'espère que ce sera stabilisé.

C'est un comportement régulier d'ancien SDF: la solidarité. A la rue, ils ont forcément une certaine solidarité: pour la sécurité, pour le partage des ressources et des repas, pour le squat de groupe, ou simplement parce qu'ils trainent ensemble à ne rien faire au même endroit.

Alors, quand un SDF a un logement, et que les autres l'apprennent, ils ont tous tendance à vouloir passer du temps au chaud, voire pour se laver ou aller aux toilettes. Et je les comprends. Ce n'est pas pour cela que je l'admets. Mes appartements ne sont pas des centres régionaux de jours pour SDF. Ce sont des appartements. J'apprends donc aux ex-SDF l'égoïsme: qu'ils pensent à eux-mêmes pour éviter de se laisser entrainer vers le bas et se retrouver à la rue vite fait! Le logement est un nouveau départ vers le haut. Les "fréquentations" de la rue sont souvent douteuses (dans la cas qui nous occupe, c'était une junkie bien connue) et empêchent les locataires de repartir vers le haut.

Hier, intervention de la police, une fois de plus chez ces mêmes locataires ex-sdf.

Monsieur héberge sa belle-fille depuis un mois, dans l'attente de son appartement. Je ne le savais pas.
Il a accepté que le petit copain de sa belle-fille vienne passer quelques fois.
L'ex-petite copine du copain de la belle-fille est venue faire de l'esclandre. Pas une fois. Pas deux. Mais 3x. Avec embarquement par la police à leur 2e passage.

C'est en creusant que j'ai appris que la belle fille était présente depuis un mois. Les autres locataires m'ont expliqué les disputes continuelles.

J'ai donc expliqué au monsieur que l'appartement était pour deux personnes, pas plus. Et que s'il laissait une personne jusque fin du mois dans ces conditions, ils se retrouveraient tous à la rue. Et que vu la taille du logement, ce n'est pas étonnant qu'ils s'engueulent à longueur de journée. Et que vu leur situation, ils avaient bien besoin de toute leur énergie pour s'en sortir sans se laisser entraîner vers le fond...
Après quelques échanges, sa conclusion: "Vous avez raison, je préfère vivre bien tranquillement avec madame et être égoïste comme vous me l'aviez déjà conseillé."

Etre égoïste est un conseil que je donne régulièrement aux ex-SDF, qui sont souvent tenté d'aider leur compagnon de galère (comme en mars) ou d'aider des gens qui sont plus dans la mouise qu'eux et qui leur pompent tant d'énergie que cela les entraîne vers le bas (ou plutôt vers la dépression et la rue)

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Une ancienne histoire de locataire: Réfugié sans me le dire, soi disant avec des revenus locatifs en Allemagne, j'ai dû lui rappeler tous les mois de payer son loyer. Il est parti en laissant la garantie et en payant le supplément de charges, mais à telle vitesse qu'il n'y a pas eu de préavis. J'ai donc eu un trou de location d'une quinzaine. Il est parti sans rien respecter. On avait rendez-vous pour la sortie, il ne m'a pas attendu pour ce rendez-vous fixé, ni ne m'a appelé pour dire qu'il devait partir plus tôt. Les clefs ont été glissées dans la boite aux lettres (heureusement qu'on me l'a dit!) et il est parti et est resté injoignable. Dégats locatifs? Boarf. A part des pitons dans la nouvelle porte RF pour mettre un cadenas, pas grand chose. Mais bon... Après 6 mois d'occupation, un départ désagréable, et un trou de location, c'est clair que je n'avais plus envie de le revoir...

Hier, il m'appelle: il cherche un logement. Et il trouvait que le contrat s'était très bien passé...

Yen a qui osent tout.

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Re : Mes petites histoires de locataires...

Thibaut76 a écrit :

Bonjour,

Utilisez vous une société spécialisée pour les calorimètres ?

Bien à vous,

Thibaut

Oui. Je connais Caloribel-Techem, Ista et Aquatel. Mon choix s'est porté sur cette dernière pour des raisons de coût.

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Thibaut76
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Bonjour,

Utilisez vous une société spécialisée pour les calorimètres ?

Bien à vous,

Thibaut

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Aujourd'hui, j'ai installé les compteurs de passage d'eau et les calorimètres dont j'ai reporté l'installation depuis des années.
L'installation a été un succès. 100% des logements ont été accessibles, et 100% des radiateurs ont pu être équipés.

Je sais déjà que je vais consommer moins. Beaucoup moins même sans doute. En effet, chez environ 10% des locataires, on m'a signalé que les vannes étaient bloquées, que les robinets coulaient ou qu'il était impossible de fermer complètement les radiateurs.

En outre, alors qu'il faisait généralement très chaud partout, avec des radiateurs ouvertes en même temps que les fenêtres, nous avons constaté que tous les radiateurs étaient froids (sauf ceux qui étaient bloqués, évidemment)...

J'ai aussi appris que certains locataires accueillaient des SDF, des amis et des vagues connaissances pour qu'ils puissent prendre de bonnes douches chaudes.

A mon avis, le simple passage de forfait à charges réelles va changer les comportements...

En France, c'est même obligatoire.

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :

Hier, grosse intervention de police chez un locataire sous bracelet. Ils sont partis avec lui...
Cette nuit, 2heures du mat' appel au secours d'un locataire du 2e: chasse éclatée et inondation jusqu'à la fosse sous l'ascenseur qui va jusqu'à la cave.
Aujourd'hui, plainte du locataire dont question au message précédent: il s'est quasiment fait agressé par les voisins pour tapage diurne.
Cet apres-midi, message de mes refugiées ukrainiennes qui ont reçu un courrier d'huissier adressé au précédent locataire parti pour l'asile (ou qui aurait dû y aller...)

Je me rends compte que la suite de ces histoires est passée à la trappe. Sorry, la voilì...
Mon locataire avait, dans ses relations et visiteurs, un dealer. Surveillé par la police, celle-ci a suspecté que mon locataire était une "nourrice". Constatant lors d'une perquisition bien fouillée qu'il n'y avait rien sur place,  ils ont demandé, et apprécié, sa collaboration pour coincer le dealer. Ce dernier est hors des rues à longue durée...

Pour mon 2eme cas, mon GSM n'était pas allumé. J'ai donc bien dormi, merci. Le temps que je tombe sur les appels et sms de détresse, mon service technique avait tout réglé.

Pour mon 3e cas, j'ai demandé la radiation du gaillard par mail à la commune, avec copie du courrier d'huissier et explication de la situation des ukrainiennes. Ils m'ont répondu le jour même qu'ils s'en occupaient. Ils sont très réactif et efficaces au service population...

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

Hier, grosse intervention de police chez un locataire sous bracelet. Ils sont partis avec lui...
Cette nuit, 2heures du mat' appel au secours d'un locataire du 2e: chasse éclatée et inondation jusqu'à la fosse sous l'ascenseur qui va jusqu'à la cave.
Aujourd'hui, plainte du locataire dont question au message précédent: il s'est quasiment fait agressé par les voisins pour tapage diurne.
Cet apres-midi, message de mes refugiées ukrainiennes qui ont reçu un courrier d'huissier adressé au précédent locataire parti pour l'asile (ou qui aurait dû y aller...)

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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :
grmff a écrit :

La suite n'est pas heureuse.
Après le départ de l'occupante de l'appartement qu'ils avaient loués, ils se sont installé. Tout devait être au mieux dans le meilleur des mondes.

Comme souvent malheureusement, Madame ne s'est pas adaptée à un monde trop tranquille, et est partie en courant, laissant toutes ses affaires derrière elle, quittant Monsieur avec qui elle avait partagé ses galères. Monsieur est dévasté et se demande s'il pourra payer un logement qui est trop grand pour lui maintenant.

Bref, une histoire avec quelques années sans avoir un chez soi ne peut être trop simple...

Ce soir, appel très ennuyé de Monsieur. Lors de l'échange précédent, nous avions évalué le risque que l'appartement soit trop coûteux pour lui-même, mais aussi que nous ferions un nouveau bail pour lui seul, et le fait qu'il aurait droit à la prime installation/adel.

En réalité, il va très bien. Très très bien. Madame est revenue, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Conclusion: elle était bien partie sur un mouvement de panique d'être dans ses 4 murs à elle, alors qu'elle n'avait plus eu cela depuis 6 ans, sans dormir dehors pour autant.

Ahhh, j'aime bien les histoires qui se terminent bien. Enfin, suite au prochain épisode me dit mon pif...

Aujourd'hui, appel de l'agent de quartier.
Dites Mr Grmff, vous savez que vos deux ex-SDF héberge une 3e personne, SDF également? J'y suis passé pour les changements de domicile, et j'y ai trouvé cette 3e personne qui dormait, à 11h du matin, dans une atmosphère bleuté dont la fumée n'était pas du tabac...

Je leur ai donc tiré les oreilles. Je leur ai rappelé que le logement était pour eux, et rien que pour eux. Je leur ai rappelé que "Charité bien ordonnée commence par soi-même" et que la solidarité avec les anciens compagnons de galère les ramènerait à la rue assez vite.

J'ai eu droit à une excuse bidon ("elle me devait des sous et voulait me les rendre. C'est fait et elle ne reviendra plus") C'était bidon parce que j'avais croisé la personne en question dans les communs la veille... Bref, j'espère que ce sera stabilisé.

C'est un comportement régulier d'ancien SDF: la solidarité. A la rue, ils ont forcément une certaine solidarité: pour la sécurité, pour le partage des ressources et des repas, pour le squat de groupe, ou simplement parce qu'ils trainent ensemble à ne rien faire au même endroit.

Alors, quand un SDF a un logement, et que les autres l'apprennent, ils ont tous tendance à vouloir passer du temps au chaud, voire pour se laver ou aller aux toilettes. Et je les comprends. Ce n'est pas pour cela que je l'admets. Mes appartements ne sont pas des centres régionaux de jours pour SDF. Ce sont des appartements. J'apprends donc aux ex-SDF l'égoïsme: qu'ils pensent à eux-mêmes pour éviter de se laisser entrainer vers le bas et se retrouver à la rue vite fait! Le logement est un nouveau départ vers le haut. Les "fréquentations" de la rue sont souvent douteuses (dans la cas qui nous occupe, c'était une junkie bien connue) et empêchent les locataires de repartir vers le haut.

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Esvext
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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :

Avant hier, une locataire me téléphone, très ennuyée, pour me dire qu'elle n'a pas "touché complet" et donc qu'elle ne saura pas me payer le loyer complet immédiatement. Et qu'elle me payera quand elle reçoit ses allocations familiales. Je m'enquiers du contenu de son frigo jusqu'à ce moment et suggère qu'elle ne s'affame pas pour autant. Elle me remercie de ma sollicitude et me rassure. Rien que de très classique d'un comportement normal d'une locataire qui tient à respecter ses engagements et d'un propriétaire qui n'a de toute façon pas vraiment le choix.

Chapeau à vous. Ce genre de comportement est plutôt rare.

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :

La suite n'est pas heureuse.
Après le départ de l'occupante de l'appartement qu'ils avaient loués, ils se sont installé. Tout devait être au mieux dans le meilleur des mondes.

Comme souvent malheureusement, Madame ne s'est pas adaptée à un monde trop tranquille, et est partie en courant, laissant toutes ses affaires derrière elle, quittant Monsieur avec qui elle avait partagé ses galères. Monsieur est dévasté et se demande s'il pourra payer un logement qui est trop grand pour lui maintenant.

Bref, une histoire avec quelques années sans avoir un chez soi ne peut être trop simple...

Ce soir, appel très ennuyé de Monsieur. Lors de l'échange précédent, nous avions évalué le risque que l'appartement soit trop coûteux pour lui-même, mais aussi que nous ferions un nouveau bail pour lui seul, et le fait qu'il aurait droit à la prime installation/adel.

En réalité, il va très bien. Très très bien. Madame est revenue, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Conclusion: elle était bien partie sur un mouvement de panique d'être dans ses 4 murs à elle, alors qu'elle n'avait plus eu cela depuis 6 ans, sans dormir dehors pour autant.

Ahhh, j'aime bien les histoires qui se terminent bien. Enfin, suite au prochain épisode me dit mon pif...

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

PIM a écrit :
grmff a écrit :

-Je refais le calcul en ligne sur statbel, et je tombe sur le même résultat...

Et le calcul précédent, il a été fait sur Pim ?

Le calcul est fait sur une feuille OpenOffice qui transmets les résultats dans un courrier via un publipostage. C'est comme cela que je fais depuis des années.

Les indices? Ben, je vais les chercher sur Pim.be, pardi! big_smile

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PIM
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Re : Mes petites histoires de locataires...

grmff a écrit :

-Je refais le calcul en ligne sur statbel, et je tombe sur le même résultat...

Et le calcul précédent, il a été fait sur Pim ?

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

-Monsieur Grmff, J'ai reçu votre courrier d'indexation, c'est pas possible. Je passe de 490€ à 527.06. Ya pas une erreur? Mes connaissance n'ont jamais des indexations pareilles. Vous êtes le champion.

-Ben oui madame. C'est l'indexation la plus forte que j'ai jamais vue... environ 7.5%

-Je vais voir avec mon avocat pour contrôler tout ça parce que c'est pas possible une augmentation de 37.06€...

-Je refais le calcul en ligne sur statbel, et je tombe sur le même résultat...

Bref, la madame était pas contente. Vous l'avez compris, contrairement à mes habitudes, j'ai indexé les loyers de février et mars. C'est tout de même une des premières fois que j'ai une réaction telle que cela, mais c'est aussi les plus grosses indexations depuis que je suis propriétaire (et que j'indexe)

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grmff
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Re : Mes petites histoires de locataires...

La suite n'est pas heureuse.
Après le départ de l'occupante de l'appartement qu'ils avaient loués, ils se sont installé. Tout devait être au mieux dans le meilleur des mondes.

Comme souvent malheureusement, Madame ne s'est pas adaptée à un monde trop tranquille, et est partie en courant, laissant toutes ses affaires derrière elle, quittant Monsieur avec qui elle avait partagé ses galères. Monsieur est dévasté et se demande s'il pourra payer un logement qui est trop grand pour lui maintenant.

Bref, une histoire avec quelques années sans avoir un chez soi ne peut être trop simple...

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Re : Mes petites histoires de locataires...

Bon. Suite de l'histoire de la locataire qui était menacée de se voir couper les vivres:
Elle a signé un "contrat d'intégration". Ce contrat est obligatoire pour les sdf (et je pense pour les autres aussi.)
Dans le contrat "sdf", il est stipulé que la personne doit se mettre à jour tous les 3 mois et donner la preuve de résidence sur le territoire de la commune. Si elle est en abri de nuit, la présence sur le territoire est avérée. Si elle est hébergée par un ami ou dans un logement provisoire, elle peut démontrer cette présence sur le territoire via une attestation de l'hébergeur.

Et tant qu'elle n'a pas un domicile effectif, elle devra procéder à cela tous les 3 mois, et elle gardera son droit au Revenu d'Intégration Sociale.

C'est donc très simple. Mais l'effet de la phrase "j'ai besoin de ce document ou bien on vous coupe les vivres" a été dévastateur pour ma future locataire...

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Mes petites histoires de locataires...

Comme ce forum me coûte beaucoup moins cher qu'un psy, j'ai décidé de m'épancher sur mes histoires avec mes candidats locataires, locataires et ex-locataires.

Aujourd'hui, j'ai un appart 2 chambres à louer. 3 visites sont prévues. Je groupe les visites, pour ne pas perdre mon temps.
La première m'a téléphoné pour me dire que le quartier ne lui convient pas. Incroyable! C'était même avant la visite...
J'ai envoyé un sms aux 2 autres pour dire que j'étais là (à temps pour une fois...)
Pas de réponse du premier.
Réponse "Evidemment que j'arrive" du second.

J'ai patienté le quart-d'heure académique et je suis parti.

Mes statistiques, c'est 3 sur 4 qui ne viennent pas et 1% qui prévient qu'il ne vient pas.

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